Surpoids, diabète, alcool et syndrome métabolique sont désormais les principales causes de maladies du foie. Leur dépistage est nécessaire, au même titre que celui de l’hépatite C.

Neuf mille : c’est le nombre de nouveaux cas annuels de carcinomes hépatocellulaires (CHC), première cause de tumeurs primitives du foie. Le CHC motive plus de 25 % des greffes de cet organe. Si l’hépatite C a longtemps été le principal pourvoyeur de CHC, dans les dix prochaines années ses étiologies principales dans les pays industrialisés sont amenées à devenir la NASH (stéatose hépatique non alcoolique) ou la consommation excessive d’alcool.

La NASH est caractérisée par une fibrose sévère associée à une inflammation du foie. Elle est précédée par un stade appelé
« maladie du foie gras » qui touche de 10 à 20 % des adultes, soit 72 millions de personnes en Europe. Elle trouve son origine dans le surpoids, le diabète, etc. Autant de pathologies à la source du syndrome métabolique. Cette maladie mobilise de nombreuses équipes de recherche autour d’anti-fibrosants. Quant à l’hépatite C, le combat n’est pas terminé. Si des traitements permettent aujourd’hui de guérir près de 90 % des patients, 75  000 personnes restent toujours à dépister. Elles ignorent être porteuses de ce virus qui infecte leur foie silencieusement et qu’elles peuvent transmettre sans le savoir. Dans le but d’atteindre l’objectif d’éradication de la maladie, fixé en 2025 par les autorités de santé françaises, la place des médecins généralistes a évolué tant sur le dépistage que sur la prescription des antiviraux à action directe, ouverte aux non-spécialistes depuis peu. Dans ce cadre, l’évaluation de la fibrose en médecine de ville va prendre une place croissante. Un point clé dans le suivi et le dépistage non invasif des maladies chroniques hépatiques, quelle que soit leur origine.

Gézabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial Hépatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 3 octobre 2019
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