En France, 16 000 patients présentent une pathologie cutanée. A l’inverse de beaucoup d’idées reçues, 90 % de ces maladies sont lourdes et impactantes mais elles peuvent être prises en charge grâce aux nouvelles avancées thérapeutiques.

La dermatologie est dédiée aux problématiques cutanées souvent lourdes et aux conséquences personnelles et sociales importantes : 54 % des personnes souffrant d’une pathologie cutanée indiquent souffrir de dépression ou d’anxiété du fait de leur maladie de peau.

Le retentissement de ces pathologies est également professionnel. En cas de psoriasis, les délais de retour à l’emploi après une période de chômage sont trois fois plus importants que dans la population générale.

Pourtant, cette discipline souffre d’une image fausse, associée davantage à de la “bobologie” qu’à la véritable spécialité médicale qu’elle est en réalité.

Les premières victimes de cette représentation erronée ? Les 16 millions de patients souffrant en France d’une pathologie cutanée. Peu ou pas informés des innovations médicales et des moyens dont les professionnels disposent aujourd’hui pour traiter les maladies dont ils souffrent parfois depuis longtemps, ils renoncent à une consultation qui pourrait pourtant changer leur vie. Immunothérapies, thérapies ciblées et autres biothérapies sont, en effet, autant de révolutions thérapeutiques qui ont littéralement métamorphosé la prise en charge de nombreuses pathologies, au premier rang desquelles le mélanome, mais aussi le psoriasis ou la dermatite atopique par exemple.

Les médecins généralistes sont également un maillon clé de la chaîne de soins, car à l’amélioration de la formation de ces soignants de proximité s’ajoutent de nouveaux moyens d’échange avec les spécialistes. En effet, l’innovation en dermatologie touche également ses usages. Pour mieux orienter les patients et apporter des réponses d’experts aux médecins généralistes, la télémédecine s’invite dans la chaîne de soins en dermatologie en attendant une démocratisation liée à son financement.

Gezabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial dermatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 13 décembre 2018