« Dépister tôt le cancer pour le guérir »

Avec ses 103 comités départementaux, la Ligue contre le cancer se mobilise partout en France et dans les Dom-Tom pour sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Explications du Professeur Jacqueline Godet, Présidente de la Ligue.

Pensez-vous que les femmes ne sont pas encore suffisamment informées sur le dépistage ?
Le dépistage national est organisé depuis dix ans pour les femmes de 50 à 74 ans, or seules 53% d’entre elles se font dépister. Et ce chiffre stagne. Il faut les convaincre du bénéfice qu’elles peuvent retirer de ce suivi. Quand un cancer du sein est dépisté tôt, la patiente a 9 chances sur 10 de guérir. Nous martelons ce message à travers toutes les manifestations que nous organisons dans le cadre d’octobre rose ; plus de 400 évènements auront lieu durant le mois d’octobre, y compris dans les Dom-Tom avec des communications via les radios communautaires.

Comment pensez-vous réussir à toucher toutes les femmes ?
En multipliant les canaux de diffusion d’informations. Par exemple, dans la région de Montbéliard, plus de 4 000 femmes salariées, sur les sites de PSA et FAURECIA, ont été sensibilisées par les bénévoles du Comité Départemental de LA LIGUE, par une distribution de fleurs et de plaquettes. LA LIGUE intervient aussi dans les centres sociaux, de plannings familiaux et forme des « personnes relais » auprès des populations les plus vulnérables.

Comment ont évolué les besoins depuis dix ans ?
Le nombre de cas de cancers du sein augmente mais heureusement les traitements sont devenus plus efficaces. Ceci signifie que les besoins d’accompagnement des femmes vivant avec le cancer ou en guérissant s’accroissent. Accompagnement social pour les démarches administratives, pour le retour à l’emploi, pour les aides ménagères, les gardes d’enfants. Accompagnement pour améliorer la qualité de vie pendant et après le cancer. LA LIGUE se mobilise sur tous les fronts pour cet accompagnement, y compris par des aides financières directes. LA LIGUE plaide aussi auprès des pouvoirs publics la diminution des restes à charges pour le dépistage ou la reconstruction mammaire.

Vous financez également des projets de recherche ?
Oui, tout à fait. La Ligue a un budget recherche de 38 millions d’euros par an ; une part importante est dédiée aux travaux sur le cancer du sein.

Propos recueillis par Anne Peret