Les bénéfices des anticoagulants directs bien démontrés

En cardiologie, les traitements anticoagulants sont prescrits pour fluidifier le sang afin de prévenir la formation de thrombus (caillot) ou en limiter l’extension. Depuis près de 40 ans, le traitement anticoagulant de référence utilisé dans l’arythmie auriculaire, les phlébites ou les embolies pulmonaires se limitait aux anti-vitamines K, molécules efficaces mais associées à un risque hémorragique élevé et justifiant une surveillance biologique régulière.

« Les nouveaux anticoagulants oraux directs (AOD) ont montré une efficacité équivalente à celle des anti-vitamines K avec un risque hémorragique réduit. En outre, le traitement par AOD est beaucoup moins contraignant pour le patient et permet de s’affranchir du suivi biologique des anti-vitamines K », détaille le Pr Nicolas Meneveau, cardiologue au CHRU Jean Minjoz, à Besançon.

“Les études de « vie réelle » – qui analysent l’impact des AOD chez les patients en pratique clinique quotidienne, une fois obtenue la mise sur le marché du médicament – ont confirmé l’efficacité et la sécurité d’emploi observées dans les essais cliniques. Toutefois, l’absence d’antidote permettant de neutraliser ces molécules en cas de complications hémorragiques graves constituait un obstacle potentiel à leur utilisation. « L’un des quatre AOD actuellement disponibles dispose déjà d’un antidote dont les premiers résultats cliniques sont très encourageants. Un antidote susceptible de neutraliser les trois autres AOD est en cours de développement. Ces antidotes seront à réserver aux complications hémorragiques les plus graves. La durée d’action courte des AOD liée à leur élimination rapide permet en effet de contrôler la grande majorité des autres complications hémorragiques », ajoute Nicolas Meneveau.

La sécurité d’emploi des AOD a conduit à en évaluer le bénéfice chez les patients les plus fragiles, comme les patients âgés, insuffisants rénaux, ou cancéreux. Des essais cliniques sont en cours qui devraient nous permettre de savoir si à terme la prescription de ces nouvelles molécules pourrait être élargie à ce type de patients.