DE NOUVELLES OPTIONS MEDICAMENTEUSES DANS LE PSORIASIS ET LA DERMATITE ATOPIQUE

Si de nombreuses différences existent entre psoriasis et dermatite atopique, ces pathologies ont également de nombreux points communs. Explications du Pr Manuelle-Anne Viguier, dermatologue à l’hôpital Robert Debré de Reims.

Des maladies aux nombreuses similitudes. Le psoriasis et la dermatite atopique (DA) ont de nombreux points communs. « Toutes deux sont des maladies inflammatoires qui affectent la peau et démangent », indique le  Pr Manuelle-Anne Viguier, dermatologue à l’hôpital Robert Debré de Reims. Autant de symptômes qui stigmatisent et peuvent dégrader la qualité de vie. La DA touche principalement les enfants et atteint fréquemment le visage et les mains. Elle entrave fréquemment les choix vestimentaires. Quant au psoriasis, il touche souvent le cuir chevelu et les ongles et peut être associé à une atteinte articulaire.
Contrairement à la DA, le psoriasis concerne surtout les adultes.

De grandes inégalités thérapeutiques

Les thérapies ciblées dans le psoriasis sont apparues il y a vingt ans, avec les anti-TNF. Depuis, l’arsenal thérapeutique s’est accru avec l’arrivée des traitements ciblant les IL-12 et 23, l’IL-17 puis l’IL-23. Cette classe est la plus récente et la plus efficace. Pourtant, certains patients ne bénéficient des biothérapies que tardivement. « Les malades atteints des formes modérées à sévères ne doivent pas hésiter à avoir recours à des spécialistes pour bénéficier de ces traitements spécifiques  », recommande le Pr Manuelle-Anne Viguier. Concernant la DA, les voies physiopathologiques ont été identifiées plus récemment, le traitement biologique anti-IL-4/IL-13 n’est disponible que depuis trois ans dans cette indication. Mais les choses bougent et plusieurs essais sont en cours (anti-IL-13, anti-IL-31, anti-IL-22, anti-TSLP).  De leur côté, les inhibiteurs de JAK, traitements ciblés non biologiques et administrés oralement, sont également prometteurs avec, notamment, le baricitinib désormais enregistré dans cette indication. Issu de la même classe, l’upadacitinib est accessible dans le cadre d’une ATU nominative. La DA sera la première pathologie cutanée qui bénéficiera de ces traitements en France. « Nous vivons une époque thérapeutique formidable », conclut l’experte.

Gézabelle Hauray

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Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde