Autogreffe, allogreffe : de nombreuses innovations médicales en onco-hématologie ont vu le jour. Cette discipline exigeante et reconnue par les experts au niveau mondial garde la cadence aussi bien dans le domaine thérapeutique que dans la réorganisation des soins.

En 2012, 35 000 nouveaux cas d’hémopathies malignes étaient diagnostiqués en France métropolitaine, soit 10 % des nouveaux cas de cancer.

Les trois hémopathies malignes les plus fréquentes étaient le myélome multiple / plasmocytome, la leucémie lymphoïde chronique / lymphome lymphocytique et le lymphome diffus à grandes cellules B. Des pathologies qui bénéficient aujourd’hui de l’arrivée d’un grand nombre d’innovations, dont l’utilisation va profondément faire évoluer le pronostic des patients mais aussi les modalités de prise en charge de ces maladies.

Les trois cellules CAR T aujourd’hui étudiées font preuve d’une efficacité importante et rapide. Complexes, elles nécessitent une prise en charge uniquement dans des centres experts.

En effet, dans les leucémies lymphoïdes chroniques et dans le myélome, les thérapies ciblées orales apportent un progrès thérapeutique sans précédent. Elles pourraient prendre prochainement le pas sur la chimiothérapie classique, déplaçant ainsi la prise en charge vers l’ambulatoire, nécessitant la formation des pharmacies de ville et une solide collaboration ville-hôpital. L’e-santé, permettant de connecter tous les acteurs du parcours de soins – prescripteurs, pharmaciens, infirmiers et patients –, sera également un des outils de cette réorganisation. De leur côté, les CAR T-cells sont porteuses d’espoirs dans les hémopathies malignes de mauvais pronostic. Elles ouvrent également un champ de traitement incroyable avec les CAR T-cells universelles. Les trois cellules CAR T aujourd’hui étudiées font preuve d’une efficacité importante et rapide. Complexes, elles nécessitent une prise en charge uniquement dans des centres experts. Autant de nouvelles options qui viennent compléter l’arsenal thérapeutique, dont la greffe de moelle osseuse reste un traitement curatif clé des hémopathies malignes En 2015, les lymphomes et les myélomes représentaient respectivement 41,9  % et 52,7  % des indications d’autogreffe pour hémopathie, et sont donc les indications majeures d’autogreffe.

De leur côté, la leucémie aiguë myéloblastique, la myélodysplasie et la leucémie aiguë lymphoblastique représentaient respectivement 34,1 %,15,4 % et 13,4  % des allogreffes.

Risque infectieux, rejet : nombreuses sont les complications liées à la greffe de moelle osseuse. Des initiatives telles que le HTC Project, un fonds de dotation dédié aux complications de la greffe de moelle osseuse, œuvrent pour mieux comprendre ces complications et améliorer la prise en charge des patients greffés. Si l’innovation apporte de nombreuses réponses en onco-hématologie, cette discipline pionnière fait encore face à de nombreux défis.

Gézabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial hématologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 28 mars 2019

Photo : © PHILETDOM – stock.adobe.com/ DR