Les biothérapies ont révolutionné le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, il y a près de vingt ans. Aujourd’hui, de nouvelles classes thérapeutiques ciblées et la thérapie cellulaire sont autant de nouveaux espoirs pour les patients, notamment en cas de complications.

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent la maladie de Crohn et la rectocolique hémorragique. Ces deux pathologies sont dues à une dérégulation du système immunitaire intestinal. Les MICI touchent environ 250 000 personnes en France. L’âge lors du diagnostic va de 20 à 30 ans. Quinze pour cent des cas concernent des enfants. Dans la maladie de Crohn, l’inflammation est souvent située au niveau de l’intestin, avec ou sans atteinte colique, mais elle peut toucher l’ensemble des segments du tube digestif (de la bouche à l’anus). De son côté, l’inflammation de la rectocolite hémorragique concerne la partie basse du rectum et remonte plus ou moins dans le côlon. L’intestin n’est jamais concerné. Ces deux maladies requièrent un suivi médical encore majeur chez des patients souffrant d’une diminution de la qualité de vie et exposés à un risque de complications et de cancer colorectal.

Comme de nombreuses pathologies dysimmunitaires, les MICI évoluent par poussées inflammatoires variables qui alternent avec des périodes de rémission. Chez environ 15 % des patients, les crises sont sévères : leur intensité peut imposer l’hospitalisation, l’arrêt de l’alimentation et un traitement par perfusion pendant quelques jours. En dehors des poussées, les traitements actuels permettent la plupart du temps un contrôle durable de la maladie et une qualité de vie satisfaisante. La stratégie curative conventionnelle est fondée sur une escalade thérapeutique en fonction de l’évolution clinique. Les premières lignes thérapeutiques sont constituées des dérivés de la mesalazine et des corticoïdes topiques ou systémiques. Les biothérapies, thérapies ciblées et immunothérapies ont révolutionné la prise en charge. C’est désormais au tour des anti-Jak de venir renforcer l’arsenal médicamenteux des MICI. Concernant le traitement des fistules, complications typiques de la maladie de Crohn, le recours à la chirurgie peut être nécessaire. Une thérapie cellulaire est venue récemment compléter l’offre thérapeutique médicamenteuse à cette étape de la pathologie. Associations de patients et industriels du médicament se mobilisent pour informer et soutenir ces patients chroniques et accompagner leurs projets.

Gézabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 19 mai 2021

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