Sclérose en plaques, la prise en charge progresse

Pr Patrick Vermersch Neurologue, université de Lille, CHU de Lille, président du comité de pilotage de PARC SEP.

Grâce aux 23 centres de ressources et de compétences, la prise en charge de la sclérose en plaques s’est considérablement structurée en France. Ce maillage territorial, étoffé par un réseau de spécialistes, est capital face à la complexification de la neurologie et à la nécessité de traiter de manière urgente et personnalisée. Ces réseaux favorisent une approche pluridisciplinaire à travers la mise en place de plateformes d’accompagnement et de ressources, comme PARC SeP dans les Hauts-de-France.

La prise en charge de la sclérose en plaques a également progressé grâce au développement de la neuro-imagerie. Le projet ARIANES, organisant un maillage régional des IRM dans les Hauts-de-France, donne la possibilité de standardiser les images, ce qui optimise le suivi des patients et permet de mieux comprendre l’évolution des lésions. Cela illustre la collaboration étroite entre neurologue et neuroradiologue. De leur côté, les thérapeutiques ont également avancé. D’une part, à travers l’ajustement de médicaments existants désormais utilisables en ambulatoire ou au domicile. Un modulateur des récepteurs de sphingosine 1-phosphate, un bloqueur du trafic des lymphocytes et un anticorps monoclonal ciblant les lymphocytes B, disponibles au préalable en intraveineuse à l’hôpital, seront très prochainement accessibles à domicile et associés à un suivi simplifié et à une meilleure tolérance. D’autre part, un traitement immunosuppresseur, désormais disponibles en France, pris par voie orale deux semaines par an pendant deux ans, offre un effet rémanent sur deux à cinq ans. Durée pendant laquelle les patients sont le plus souvent en rémission.

Ces différents traitements sont valables dans les formes à poussées et s’ils sont administrés précocement. Dans les formes progressives, la physiopathologie et l’évolution de la maladie sont mieux compris, notamment le rôle du système immunitaire (cellules microgliales, mastocytes et astrocytes). Ces cellules de l’immunité innée pourraient être manipulées par des traitements comme des inhibiteurs de la tyrosine kinase de Bruton (BTK), un autre inhibiteur de tyrosine kinase comme le masitinib ou encore des peptides modifiés.

Article extrait du dossier Grand Angle, Spécial Sclérose En Plaques, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 19 mai 2021.

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