Avec le vieillissement de la population et l’accroissement de maladies tel que le diabète, le nombre de personnes malvoyantes ou aveugles est en constante augmentation. Source de handicap majeur, les personnes qui en souffrent attendent de nouvelles innovations dans les traitements.

Dans le monde, environ 285 millions d’individus ont une mauvaise vision, et parmi eux 39 millions sont aveugles. En Europe et en Amérique du Nord, ce sont près de 50 millions de personnes qui souffrent de pathologies sources de malvoyance : 30 millions sont touchées par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), 20 millions souffrent de rétinopathie diabétique, 6 millions ont un glaucome, 2 millions ont développé une maladie rétinienne orpheline comme la rétinopathie pigmentaire. Les besoins pour traiter, restaurer ou compenser les capacités visuelles sont énormes, aussi bien au niveau des soins que des services.

Grâce aux avancées scientifiques sur le fonctionnement de la cellule rétinienne et ses connexions avec le cerveau, de nouvelles stratégies thérapeutiques sont déployées.

Dans ce domaine, la France s’est doté de centres d’excellence, avec en particulier l’Institut de la Vision construit au cœur du CHNO des Quinze-Vingts. Il est l’un des plus importants centres de recherche intégrée sur les maladies de la vision en Europe et rassemble près de 600 personnes : chercheurs académiques, médecins et salariés des industriels présents. Une proximité entre équipes publiques et privées essentielle à l’innovation.

La thérapie cellulaire est par exemple une des pistes de recherche explorées pour le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). En avril 2012, dans la prestigieuse revue scientifique Nature, une équipe de l’Institut d’ophtalmologie de Londres a restauré la vision de nuit de souris dont la vue était déficiente, en transplantant des cellules photoréceptrices de la rétine provenant de jeunes souris saines. L’œil est également une cible de choix pour les essais de thérapie génique, avec sa facilité d’accès. Plusieurs essais cliniques sont menés, notamment en France, dans la maladie de Stargardt, dégénérescence maculaire du sujet jeune, et dans les neuropathies (Amaurose de Leber). Ces recherches ne déboucheront pas tout de suite sur des traitements mais sont un espoir certain pour les patients.

En attendant les résultats de ces nouvelles approches, les services et les traitements disponibles portent la croissance du marché. Celui-ci, au niveau mondial, devrait atteindre 36 milliards de dollars en 2014, pour un taux de croissance annuel moyen de 5,4% entre 2009 et 2014. Les grands laboratoires pharmaceutiques s’intéressent à ce marché en croissance et n’hésitent pas à acquérir des compétences avec des achats d’entreprises de biotechnologies ou de groupes spécialisés.

Anne Pezet pour CommEdition.