Face à l’augmentation des pathologies respiratoires, notamment infectieuses, et à la pandémie de Covid-19, les pneumologues sont plus que jamais mobilisés. Le point sur les avancées dans la prise en charge des patients avec le Pr Chantal Raherison-Semjen (CHU de Bordeaux), présidente de la Société de pneumologie de langue française (SPLF).

Très tôt, les pneumologues se sont trouvés en première ligne aux côtés des urgentistes et des infectiologues pour prendre en charge, de façon collégiale, les patients touchés par la Covid. « En effet, la pneumologie utilise déjà de façon régulière des corticoïdes dans les complications inflammatoires post-infectieuses ainsi que l’oxygène à haut débit dans les insuffisances respiratoires aiguës », explique le Pr Chantal Raherison-Semjen.


Aujourd’hui, avec le recul, se pose la question du suivi à long terme des patients Covid « guéris ».

Nombre de patients, hospitalisés ou non, ressentent à distance un essoufflement, une toux, une fatigue… et les pneumologues reçoivent de plus en plus de patients présentant des séquelles pulmonaires. «  L’enjeu est de mettre en place un véritable suivi organisé de ces patients et d’évaluer leur devenir. Dans cet objectif, une “méta-cohorte pneumo-Covid” vient d’être lancée », ajoute la pneumologue. Un autre enjeu est, bien sûr, la prévention des infections respiratoires, qui repose en grande partie sur la vaccination.

Autre domaine : l’asthme sévère

Il concerne environ de 5 à 10 % des asthmatiques et peut bénéficier aujourd’hui dans certains cas, après phénotypage, d’une prise en charge personnalisée par biothérapie.
« Malheureusement, trop de patients asthmatiques restent mal contrôlés, prennent trop de corticoïdes au long cours et ne sont pas orientésvers un spécialiste », regrette le Pr Raherison-Semjen. Un livre blanc sur l’asthme vient d’ailleurs d’être publié, avec des mesures concrètes afin de mieux accompagner les patients et améliorer le parcours de soins. Cette approche personnalisée et pluridisciplinaire de prise en charge des patients s’applique désormais à tous les domaines de la pneumologie, dernièrement à la BPCO et, bien sûr, depuis plusieurs années au cancer du poumon avec l’immunothérapie et les thérapies ciblées. On peut toutefois déplorer qu’il n’y ait pas encore en France, comme dans d’autres pays, un dépistage organisé du cancer du poumon, car il a montré son efficacité.

Christine Fallet

Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial Pneumologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 30 janvier 2021

Photo : Poumons infectés par un virus et des bactéries. © Crystal light – stock.adobe.com / DR