AXA France prend la mesure des besoins des aidants et assume son rôle d’acteur sociétal en mettant en place une politique de soutien à 360 degrés pour ses salariés et pour ses assurés. Regards croisés de Corinne Calendini, Directrice générale AXA Vie individuelle, et Amélie Watelet, Directrice des Ressources humaines AXA France.
Quelle est la vision d’AXA en matière d’aidance et quel est selon vous le rôle d’un assureur dans ce domaine ?
Corinne Calendini L’aidance est un sujet de société. La population vieillit, la thématique est médiatisée, ce qui est essentiel, car les choses dont on ne parle pas n’existent pas. Notre métier d’assureur consiste à identifier et à prévenir les risques pour protéger et accompagner nos assurés. Nous sommes à ce titre au carrefour d’enjeux sociétaux tels que la retraite, le handicap, la dépendance et naturellement l’aidance, et ce depuis 2012 déjà. C’est donc avec la plus grande satisfaction que nous avons vu les pouvoirs publics s’emparer réellement du sujet de l’aidance en 2019, en lançant une stratégie nationale de mobilisation et de soutien en faveur des aidants.
Amélie Watelet Le Groupe AXA a de longue date une politique d’innovation sociale que nous devons à notre fondateur Claude Bébéar, qui a toujours porté les sujets de diversité et d’inclusion. Nous nous sommes donc saisis du sujet de l’aidance au travers d’un premier accord d’entreprise en 2020, avec la conviction que c’était un sujet crucial pour nombre de nos collaborateurs. Il nous paraît essentiel d’être présents dans les moments qui comptent dans leur vie, pour les aider à équilibrer les différentes dynamiques qui se jouent entre vie professionnelle et personnelle.
Quel est le profil des aidants que vous rencontrez, tant en interne qu’à l’externe ?
A. W. Communément, l’aidant est une personne qui aide un membre de sa famille, qui peut être un parent ou un enfant. La France compte environ 9,3 millions d’aidants, soit à peu près 1 personne sur 5 ; 57 % des aidants sont des femmes et l’âge moyen est de 49 ans. Chez AXA France, nous avons une acception assez large de ce qui définit un aidant, qui est l’écosystème familial proche de la personne concernée. Entre 2021 et 2023, 366 collaborateurs d’AXA France ont été reconnus salariés aidants et ont bénéficié des mesures mises en place, dont 170 en 2023 (75 % de femmes et 66 % de cadres).
C. C. Je compléterais volontiers la définition consensuelle de l’aidant donnée par Amélie par une définition humaniste : l’aidant, c’est celui qui aime, car quand on aime, on aide naturellement.
Comment identifiez-vous les besoins des aidants ?
C. C. Nous nous inspirons de la vie de nos assurés, avec lesquels nous sommes en contact direct via nos 18 000 distributeurs implantés sur tout le territoire national. Nous restons très attachés au fait de conserver une proximité avec nos clients, qu’elle soit physique ou digitale. Cela nous permet de faire de la pédagogie auprès des assurés pour les aider à mettre en lumière leur statut éventuel d’aidant et les besoins qui en résultent. Nos conseillers sont formés à cette pédagogie et à la découverte de ces besoins.
A. W. Nous sommes à l’écoute de nos collaborateurs via des enquêtes ciblées et organisons des échanges afin de comprendre les besoins de nos salariés aidants. Nous organisons des conférences au fil de l’année, récoltons et partageons les témoignages de collaborateurs sur leur propre situation d’aidants. C’est essentiel pour lever les tabous sur l’aidance et créer un climat de confiance. Enfin, nous réalisons également des communications régulières sur notre politique d’accompagnement pour informer nos collaborateurs de nos initiatives et des dispositifs mis en place.
Quels offres et services proposez-vous pour accompagner les aidants ?
A. W. AXA France s’appuie sur un dispositif à 360 degrés, qui accompagne ses salariés aidants. Aménagement et flexibilité du temps de travail sont des moyens que nous mettons à leur disposition, avec le télétravail, le temps partiel, la cessation temporaire d’activité et 10 demi-journées autorisées par an pour accompagner leurs proches. Nous favorisons la solidarité interne avec la possibilité pour les collaborateurs qui le souhaitent de donner des jours à leurs collègues aidants qui en ont besoin, jours que l’entreprise abonde toutes les tranches de 5 jours donnés. Nous proposons également à nos salariés une cellule d’écoute et de soutien psychologique vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, des groupes d’échange de pair-aidants animés par des psychologues, des coachings personnalisés, ou encore un guide détaillé pour répondre à toutes leurs questions et les orienter au mieux.
C. C. Dans nos solutions de prévoyance, nous privilégions aussi une approche à 360 degrés, car, un jour, nous serons tous aidants et aidés. Avec Entour’Age, par exemple, nous soutenons nos assurés en tant qu’aidants dès le premier jour dans leurs démarches administratives, grâce à un soutien psychologique et à une aide pour les remplacer ponctuellement auprès de ceux qu’ils aident. Et, face à leur perte d’autonomie potentielle, nous protégeons ceux qu’ils aiment, ceux qui seront leurs aidants avec un soutien financier. L’aidance touche aussi les parents. Ainsi dès octobre 2024, notre assurance emprunteur proposera un soutien financier aux bénéficiaires de l’Allocation journalière de présence parentale (AJPP) et nous travaillons à étendre cette garantie « Aide à la famille » plus largement.
Sandrine Guinot-Mosetti
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Aidants réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 6 octobre 2024.