S’intéresser aux aidants :il en va de notre survie à tous !

Claudie Kulak, Fondatrice de la Compagnie des Aidants et Vice-Présidente du collectif Je t’aide

Les aidants… vaste sujet, qui concerne plus de 11 millions de personnes dans notre pays. Vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques, les Français sont de plus en plus amenés à devoir s’occuper d’un proche fragilisé, malade ou âgé, et les projections sont loin d’être optimistes. Ces Français aidants sont eux-mêmes fragilisés par ailleurs  ; ils subissent de plein fouet une conjoncture économique difficile, un manque de temps chronique, un monde du travail sous pression et des situations familiales parfois complexes. Le mot « aidants  » est une dénomination que l’on entend de plus en plus souvent, mais pour autant l’intérêt porté aux personnes concernées est-il à la hauteur de l’ampleur de la problématique existante ? Les bouleversements politiques successifs mettent à mal la pérennité des initiatives destinées à faire avancer les aides et les services proposés aux aidants. Les subventions destinées aux structures d’aide aux aidants diminuent, l’argent disponible est mal alloué, et l’Etat ne sait pas faire aussi bien que les structures spécialisées. Les entreprises peinent à comprendre et à projeter l’impact financier et humain de l’aidance. C’est le hiatus. Il n’est pas trop tard pour se (re)mobiliser, le savoir-faire des organisations qualifiées existe, l’argent est là, il faut désormais une prise de conscience et une impulsion collective pour nous intéresser réellement aux aidants et prendre la mesure de la nécessité de les aider aujourd’hui, pour assurer la pérennité de notre société demain.


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Aidants réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 6 octobre 2024.

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