La survie des personnes touchées par le cancer du sein a considérablement progressé ces trente dernières années. Le dépistage organisé, la précision des traitements, l’évolution des soins de support et l’intelligence artificielle ont tous contribué à cette évolution.

Aujourd’hui, le taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein des femmes âgées de 50 à 74 ans est de nouveau en baisse. De 47,7 % sur la période 2021-2022, il passe à 46,5 % en 2022-2023. Pourtant, le dépistage est un moyen central de lutte contre le cancer du sein. Il permet de détecter tôt une lésion. Ainsi, il contribue à faire reculer la mortalité liée à la maladie depuis de nombreuses années, à limiter les traitements et à augmenter les chances de rémission. A l’heure actuelle, 6 cancers du sein sur 10 sont diagnostiqués à un stade précoce. La survie progresse également grâce aux avancées technologiques et médicamenteuses qui permettent de faire évoluer les traitements de plus en plus personnalisés et les soins de support qui prennent en charge les conséquences de la maladie et des traitements. Ces soins sont entre autres nutritionnels, psychologiques et antalgiques. Ils consistent également à prévenir et à traiter la carence en fer, très fréquente en cas de cancer du sein.

Si, aux stades précoces, le taux de survie reste stable (87 %), de nombreux défis subsistent : faire face aux rechutes des patientes prises en charge précocement et améliorer le pronostic des patientes diagnostiquées à un stade avancé, notamment au stade métastatique. Pour cela chaque stratégie thérapeutique doit être modulée, personnalisée, en utilisant les traitements du cancer sein qui reposent sur la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie, ainsi que sur l’immunothérapie ou les thérapies ciblées comme les anticorps conjugués. La personnalisation des traitements vise à une optimisation et une désescalade thérapeutique, lorsque cela est possible. Cette personnalisation repose sur l’identification des profils moléculaires des tumeurs et sur les tests génomiques qui pourraient permettre de définir le risque de récidive après un traitement incluant ou non une chimiothérapie adjuvante. Pourtant, le remboursement de ces tests est aujourd’hui menacé.

Pour sa part, la radiothérapie vectorisée est également un pas vers un ciblage précis des cellules tumorales. Nouvelle classe thérapeutique, elle consiste à administrer un radiopharmaceutique qui cible les cellules cancéreuses. Plébiscitée dans la stratégie de lutte contre le cancer 2021-2030, l’intelligence artificielle est un outil qui doit encore faire un certain nombre de preuves, mais qui accompagnera à terme cette personnalisation des soins en prédisant l’efficacité des traitements, en contribuant à développer des traitements ou encore à identifier et mener des recherches académiques. L’imagerie bénéficie d’ores et déjà de l’intelligence artificielle qui guide les manipulateurs en électroradiologie et optimise la comparabilité des clichés pour augmenter le taux de détection des lésions par les radiologues.

Gézabelle Hauray


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cancer du sein réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 5 octobre 2024.

Photo : © PintoArt – stock.adobe.com / DR