Directeur médical de Novartis France, le Dr Patrick Meshaka souligne l’importance de lutter contre l’hypercholestérolémie, à l’origine d’un infarctus sur deux.
La prise en charge des maladies cardio-neurovasculaires est au cœur de l’engagement de Novartis pour les patients. En quoi est-ce un enjeu prioritaire de santé publique ?
Ces maladies représentent la première cause de décès dans le monde, et la deuxième en France, derrière les cancers. Elles sont à l’origine d’environ 140 000 morts par an, dont une grande partie est évitable. Et 15 millions de patients sont pris en charge au titre d’une maladie cardiovasculaire déjà installée, d’un risque avéré ou parce qu’ils sont atteints par le diabète. Malgré une baisse de la morbi-mortalité depuis quatre décennies grâce aux progrès de la médecine, ces chiffres montrent l’ampleur du défi, d’autant que l’incidence de ces pathologies est également liée au vieillissement de la population. Il faut, en priorité, nous améliorer dans le contrôle des facteurs de risque, qui sont bien connus : le tabagisme, l’alimentation, la sédentarité, auxquels s’ajoutent l’âge, mais également pour certains patients des caractéristiques génétiques qui fragilisent leur cœur. Chez Novartis, nous sommes mobilisés depuis plus de cinquante ans pour mettre au point des solutions thérapeutiques efficaces pour les patients atteints des différentes pathologies cardiovasculaires.
Vos travaux se concentrent notamment sur la lutte contre l’excès de cholestérol. Quel rôle joue-t-il dans l’apparition de maladies cardio-neurovasculaires ?
Le cholestérol est un corps gras, produit par l’organisme mais également présent dans l’alimentation, qui contribue à la synthèse de nombreuses hormones. C’est donc une composante essentielle pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme, mais qui présente des risques pour la santé lorsqu’il est trop élevé. Il favorise en effet la formation de dépôts sur la paroi des artères, qui peuvent ralentir, voire bloquer la circulation sanguine. La réduction du débit sanguin expose le patient à un risque augmenté d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire ischémique ou d’artérites des membres inférieurs et supérieurs. En France, on estime que le cholestérol est à l’origine d’un infarctus du myocarde sur deux. Et 20 % des Français adultes souffrent d’un excès de cholestérol LDL, ce qu’on appelle le « mauvais cholestérol ». Sur ce point, il faut améliorer l’information du public : une étude que nous avons menée montre qu’un tiers des patients ayant déjà subi un accident cardiovasculaire confondent « bon » et « mauvais » cholestérol et, en réalité, ce qu’il faut retenir, c’est la nécessité de mieux comprendre et d’équilibrer son taux de cholestérol dans le sang.
Comment agit-on pour réduire l’hypercholestérolémie ?
En premier lieu, il faut promouvoir les règles hygiéno-diététiques de base, que sont une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, et ces recommandations doivent être accentuées. Dans la même mesure, à partir de 40 ans chez les hommes et 50 ans chez les femmes, il est recommandé d’effectuer un bilan lipidique, qui permet d’évaluer le taux de cholestérol. Sur le plan des traitements d’une hypercholestérolémie, les statines sont prescrites en première intention. Mais d’autres catégories de médicaments ont un profil intéressant, en cas d’efficacité insuffisante ou de mauvaise tolérance comme ceux appartenant à la classe des inhibiteurs PCSK9 (inhibiteurs de la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9) qui réduisent le taux de lipoprotéines de basse densité, à l’origine du cholestérol LDL. Et d’autres innovations sont en développement, avec l’espoir de progresser dans la lutte contre ces pathologies, notamment l’hypercholestérolémie familiale.
Qu’est-ce que l’hyper-cholestérolémie familiale ?
C’est la maladie génétique la plus fréquente en France : l’hypercholestérolémie familiale toucherait environ 250 000 patients en France, dont 30 000 à 50 000 enfants. Invisible, elle se traduit par un excès de production de LDL cholestérol dès la naissance, en raison de la présence d’un gène défectueux transmis par l’un des parents (forme hétérozygote) ou les deux (homozygote). On estime que 90 % des patients ne sont pas dépistés, ce qui augmente malheureusement fortement le risque d’un événement cardiovasculaire dès le plus jeune âge.
Comment mieux accompagner les patients et leurs proches exposés à des risques majorés sur le plan cardiovasculaire ?
Pour améliorer la prise en charge, il est essentiel d’informer les patients sur le cholestérol, ainsi que sur les maladies génétiques invisibles comme l’hypercholestérolémie familiale (HF). Un autre enjeu majeur, mis en évidence par des études, est l’adhésion des patients sous traitement. Outre la contrainte de prise de médicaments à vie, certains espacent, voire stoppent leurs traitements, en raison d’effets indésirables, comme des myalgies, des troubles gastriques ou des douleurs musculaires. En collaboration avec des associations de patients, des sociétés savantes et des organisations professionnelles, le CHU de Nantes et Novartis ont lancé la Coalition nationale pour améliorer la prévention et la prise en charge des maladies cardio-neurovasculaires en France. Cette Coalition est à l’origine de huit propositions pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique. Elle soutient également le développement d’un programme mené au CHU de Nantes avec l’Institut du Thorax et en partenariat avec Novartis, qui vise à la mise en place d’un parcours de soins plus efficient après une hospitalisation pour événement cardio-neurovasculaire. Ce programme inclut l’optimisation de la coordination entre les professionnels de santé et l’implication du patient dans sa pathologie, permettant un meilleur contrôle des facteurs de risque en s’appuyant sur des outils numériques.
Antoine Combier
FA-11271087 – septembre 2024 – Copyright Novartis Pharma SAS.
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cardiologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 30 septembre 2024.
Photo : © Pornpak Khunatorn- Adobe stock- Novartis / DR Portrait Meshaka: © Novartis / DR