Les maladies cardiaques font toujours des ravages, notamment chez les femmes. Alors que les progrès médicaux sont réguliers, les actions de sensibilisation et de prévention doivent se renforcer.

Les femmes ont aujourd’hui le même risque cardiovasculaire que les hommes, sous le double effet du tabac – les femmes fument plus – et de la contraception (sous laquelle l’effet protecteur des hormones féminines est annulé). Les maladies cardiovasculaires représentent ainsi la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la deuxième chez les hommes.« Il est urgent d’accentuer les actions d’informations et de prévention vers la population féminine afin de leur faire prendre pleinement conscience de cette nouvelle donne », souligne Yves Juillière, cardiologue, responsable de l’Unité insuffisance cardiaque et éducation thérapeutique à l’Institut Lorrain du Cœur et des Vaisseaux du CHU de Nancy-Brabois et Président de la Société Française de Cardiologie (SFC) qui organise ses 26èmeJournées Européennes du 13 au 16 janvier 2016, , au Palais des Congrès à Paris.

Si cette prévention n’est pas assez efficace, c’est en partie parce que d’énormes progrès ont été réalisés dans les traitements des pathologies cardiaques, en particulier dans le dispositif médical. Les stents ont transformé la prise en charge du patient coronarien, le pacemaker celui des troubles du rythme cardiaque, les valves aortiques percutanées modifient aujourd’hui la pratique médicale pour les patients atteints d’un rétrécissement aortique. Des innovations pour la plupart françaises.

Mais les besoins médicaux sont encore très grands et les efforts de recherche doivent continuer, que ce soit au niveau de la recherche fondamentale, dans la mise en pratique des découvertes en clinique, ou encore pour développer les registres (le suivi des patients) et s’assurer que les résultats escomptés d’après les essais cliniques sont bien présents dans la vie réelle. « Dans la mise en place de valves aortiques percutanées, à partir des travaux de la recherche fondamentale, la démonstration clinique s’est faite et a été confirmée par un registre français des patients, créé à la SFC sous l’égide du Ministère de la Santé. Les résultats ont pu être publiés dans la plus grande revue médicale mondiale », conclut Yves Juillère.