Leucémie lymphoïde chronique (LLC) : l’enjeu de la qualité de vie

Directrice de la division oncologie chez AstraZeneca France, Auriane Cano-Chancel témoigne de l’engagement du laboratoire dans le traitement de la LLC et de son soutien aux malades.

Quelle place occupe l’hématologie au sein d’AstraZeneca ?

La prise en charge des cancers hématologiques est un pilier important de nos activités dans le champ de l’oncologie. Notre ambition est simple : nous souhaitons, à terme, éliminer le cancer comme cause de décès. Un objectif qui passe par la volonté de doubler le taux de survie des patients à cinq ans, y compris dans les hémopathies malignes. Depuis deux ans, nous sommes présents dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC), une pathologie chronique qui touche environ 4 700 personnes en France chaque année. En vingt ans, les progrès de la science ont permis de mieux comprendre les mécanismes moléculaires à l’origine de la LLC et la façon dont le micro-environnement influence la survie des cellules malignes. Grâce à ces connaissances acquises, les besoins des patients et des professionnels de santé ont évolué : il faut proposer aujourd’hui des médicaments qui soient à la fois plus efficaces et mieux tolérés, afin de préserver la qualité de vie des patients au long cours. Notre traitement, un inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (BTK) de nouvelle génération, permet d’inhiber la voie de signalisation BTK et de détruire les cellules tumorales. Au vu de ses résultats, le médicament a obtenu son autorisation de mise sur le marché dès novembre 2020.

Quelles recherches menez-vous pour poursuivre votre contribution à la lutte contre les hémopathies malignes ?

Il reste de nombreux besoins non couverts en hématologie, et il faut être en mesure de pouvoir tester toutes les pistes possibles. Chez AstraZeneca, grâce à la diversité des modes d’action de nos molécules, nous explorons des solutions thérapeutiques, seules ou en association, ciblant les mécanismes de mort cellulaire, de prolifération et de résistance tumoraux ainsi que le système immunitaire. Dans la LLC, nous expérimentons une nouvelle solution, basée sur une association thérapeutique à durée fixe. Nous travaillons également sur le développement de thérapies ciblées dans différents types de lymphomes non hodgkiniens comme le lymphome des cellules du manteau, le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), mais aussi le lymphome de Hodgkin et la leucémie aiguë à travers plusieurs essais débutés en France avec ces thérapies ciblées, ainsi que des anticorps bispécifiques.

La prise en charge des cancers hématologiques est un pilier important de nos activités dans le champ de l’oncologie. Notre ambition est simple : nous souhaitons, à terme, éliminer le cancer comme cause de décès.

Comment collaborez-vous avec le monde académique et les professionnels de santé ?

L’approche partenariale est au cœur de notre stratégie, car c’est ensemble que nous pourrons demaingagner de nouvelles batailles en hématologie. Nous sommes par exemple associés au Groupe coopérateur national de recherche dans les domaines des leucémies (LLC, LAM), le Filo, pour le suivi prospectif d’une cohorte de 1 000 patients en vraie vie atteints de LLC. L’analyse de cette cohorte va nous permettre de mieux comprendre le parcours de prise en charge de la LLC entre les centres académiques, publics et privés, ainsi que les choix de traitements les plus adaptés selon le profil des patients. L’objectif est de générer des données chez des populations de patients non sélectionnées et habituellement exclues des essais cliniques. Autre exemple de partenariat dans le développement précoce, nous avons mis en place un accord tripartite entre l’Institut Carnot Calym Inserm Transfert et la R & D d’AstraZeneca dans la recherche préclinique, translationnelle et clinique dans le domaine du lymphome. Des candidats médicaments issus de notre recherche clinique sont ainsi mis à disposition des soignants dans ce cadre pour tester de nouvelles solutions.

Deux projets ont déjà vu le jour en 2021. Inovo vise à expérimenter le criblage et la caractérisation moléculaire de la réponse à un panel de molécules expérimentales d’un modèle original de greffe de lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). Intrepids, pour sa part, a pour ambition d’évaluer le potentiel de l’immunothérapie dans les lymphomes du système nerveux central.

Comment vous engagez-vous aux côtés des patients atteints de LLC ?

En tant que laboratoire innovant, nous estimons qu’il est de notre devoir d’accompagner les patients atteints par cette pathologie. Cela passe notamment par notre programme «  Vivre Avec », lancé il y a deux ans, et qui délivre des informations et des conseils très utiles pour les patients et leur entourage, à travers un site Internet et une communauté créée sur Facebook. En 2023, nous allons poursuivre cette démarche auprès des patients et des professionnels, en travaillant notamment en collaboration avec des associations comme ELLyE et Laurette Fugain pour concevoir ensemble des contenus utiles aux patients. Par ailleurs, nous venons de lancer l’appel à projets « Long Life Challenges ». Il vise à distinguer et soutenir huit projets qui entendent optimiser le parcours de soins de patients atteints de LLC et placés sous thérapies ciblées. Le but est d’améliorer l’observance pour maximiser l’efficacité et la tolérance des traitements délivrés, et préserver une qualité de vie.

Jean-Christophe Labaume


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Hématologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 11 décembre 2022.

Photo: © AstraZeneca France / DR