Type le plus courant de cancer primitif du foie, le carcinome hépatocellulaire (CHC) voit son incidence augmenter depuis vingt ans. Dépistage, diagnostic et thérapeutiques sont au rendez-vous.
Cirrhose et stéatose en cause
La cirrhose, caractérisée par une fibrose sévère et une inflammation au niveau du foie, est le principal facteur de risque de carcinome hépatocellulaire. Mais des données récentes font évoluer les connaissances sur les origines de ce cacer. La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), caractérisée par un « foie gras » sans fibrose, associée ou non à de l’obésité, multiplie par deux le risque de cancer du foie mais aussi de cancers de l’estomac, du côlon, du pancréas et de l’utérus.
Un cancer de plus en plus fréquent
En France, entre 1980 et 2012, le nombre de nouveaux cas de cancer primitif du foie est passé de 1 800 à 8 723. Cette progression importante est également observée dans les autres pays occidentaux. Elle est liée à l’augmentation des différentes causes de la maladie, notamment le virus de l’hépatite C – ce dernier est traité efficacement par des antirétroviraux d’action directe uniquement depuis environ cinq ans –, les problématiques métaboliques, mais aussi à une amélioration du diagnostic. En effet, le dépistage du CHC chez les malades cirrhotiques a lieu deux fois par an. Il favorise le recours à un traitement curatif.
Un arsenal thérapeutique en expansion
Au stade précoce, la chirurgie, la destruction percutanée mais aussi la transplantation permettent de traiter le cancer du foie. Si la résection ou la destruction percutanée sont privilégiées, la greffe de foie est réalisée chez 3 à 4 % des patients éligibles à un traitement curatif. En France, 1 000 transplantations hépatiques sont réalisées chaque année, le CHC motive plus de 25 % des cas. Au stade plus avancé, lorsque les traitements curatifs ne sont plus envisageables, les thérapeutiques systémiques efficaces se sont longtemps fait attendre.
Mais depuis une dizaine d’années, l’arsenal médicamenteux disponible s’est étoffé, notamment avec les inhibiteurs de tyrosine kinase, en première ligne, mais aussi sur les lignes ultérieures. Comme dans de nombreux autres cancers, l’immunothérapie se profile à l’horizon. En effet, le premier traitement de cette classe a été approuvé en Asie et aux Etats-Unis en 2e ligne du carcinome hépatocellulaire (CHC). Des études de phase II et III en première ou seconde ligne sont en cours, offrant de nouveaux espoirs aux patients.
Gézabelle Hauray
Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial Hépatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 3 octobre 2019 – Illustration : Adobestock