Trois gestes pour une vie : osez agir !

Pr Alain Furber, président de la Fédération française de cardiologie

En France, chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes meurent d’un arrêt cardiaque. Dans la rue ou au domicile, il peut toucher n’importe qui, n’importe quand. Dans sept cas sur dix, des personnes en sont témoins, mais 40 % se disent dans l’incapacité de pratiquer les gestes de premier secours.

C’est pourquoi la Fédération française de cardiologie (FFC) lance la campagne « Osez agir ! : le pire est de ne rien faire », afin que les Français se forment plus largement aux gestes qui sauvent. Beaucoup de gens n’osent pas intervenir, craignant de « mal faire » ou d’aggraver la situation. Or, c’est de ne rien faire qui peut mettre en péril la personne atteinte d’un arrêt cardiaque ! Avant toute intervention, il faut prévenir le 15, en veillant à bien localiser le lieu de l’événement pour permettre aux équipes de secours d’intervenir. Elles ne seront sur place, en moyenne, qu’en neuf à quinze minutes.

Il faut donc agir en attendant les secours. Il faut pratiquer un massage cardiaque. Le malade doit être placé sur le dos sur une surface dure, et il faut exercer une pression des deux mains, de haut en bas, sur la cage thoracique, à un rythme soutenu. Pour trouver la bonne cadence, on peut se caler sur le tempo de « Stayin’ Alive » des Bee Gees. Le massage cardiaque doit être effectué sans interruption jusqu’à l’arrivée des secours. Il ne faut pas hésiter à appuyer fort : mieux vaut casser des côtes plutôt que de laisser le patient mourir.

Enfin, troisième geste à connaître : l’usage d’un défibrillateur. Car c’est le choc électrique qui peut relancer à coup sûr l’activité cardiaque d’un cœur en fibrillation ventriculaire, principale cause d’arrêt cardiaque, compliquant le plus souvent un infarctus du myocarde. Il faut intervenir le plus vite possible, car les dégâts sont toujours irréversibles au-delà de trois à cinq minutes d’arrêt cardiaque, pouvant conduire à une mort subite. Trop peu de Français se forment aux premiers secours, de même qu’à l’usage des défibrillateurs. Avec cette campagne, menée en partenariat avec la Direction générale de la santé, la FFC veut inciter les Français à se former… et surtout à franchir le pas si besoin. Elle a également pour mission de promouvoir la géolocalisation des défibrillateurs, grâce notamment à des applis mobiles telles que Staying Alive.

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Article extrait du dossier Grand Angle spécial cardiologie réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 25 septembre 2021.

© Fabrice Guyot – FFC / DR