Les avancées de la recherche sur les pathologies féminines permettent aujourd’hui d’obtenir des diagnostics plus précoces, et des traitements personnalisés peuvent être mis en place.
Les progrès dans le diagnostic et la prise en charge du cancer du sein sont notables et le taux de mortalité diminue d’année en année. Le cancer du sein représente le plus fréquent des cancers de la femme, et plus de 80 % des cas se déclarent après 50 ans. La détection précoce joue un rôle crucial dans l’amélioration des taux de survie. Après l’âge de 50 ans et jusqu’à 74 ans, un dépistage organisé est proposé, basé sur un examen clinique mammaire et la réalisation d’une mammographie tous les deux ans, éventuellement complétée par une échographie. Mais la participation des femmes est loin d’être optimale : en 2023, un peu moins d’une femme sur deux a participé au dépistage organisé. Comment augmenter le taux de participation des femmes ? C’est malheureusement une question récurrente pour de nombreux dépistages en France…
La génomique, une révolution dans le cancer du sein
Le choix de la prise en charge dépend du type de mutation, de la taille et de la localisation du cancer, de l’existence ou non de récepteurs hormonaux… Pour une certaine catégorie de cancers du sein, il est possible, grâce à des tests génomiques, de guider la décision thérapeutique pour prescrire ou non une chimiothérapie adjuvante. C’est une avancée importante, car elle permet, dans de nombreux cas d’éviter un traitement par chimiothérapie inutile et qui pourrait, de plus, entraîner des effets secondaires.
L’enjeu pour l’endométriose : réduire le délai diagnostique
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique qui affecte les femmes en âge de procréer (de 10 à 15 %). C’est la première cause d’infertilité féminine. Quarante-quatre pour cent des causes d’infertilité inexpliquées sont dues à une endométriose. Les principaux symptômes de l’endométriose sont d’importantes douleurs pendant les règles et pendant les rapports sexuels, des troubles urinaires, des douleurs pelviennes… L’errance diagnostique, souvent vécue douloureusement par les patientes, est de huit à dix ans en moyenne. De nombreuses actions de sensibilisation et de communication de la part des pouvoirs publics, des spécialistes et des associations de patientes ont heureusement permis de mieux faire connaître la maladie. L’imagerie ne parvient pas toujours à poser le diagnostic dans des formes superficielles, les plus fréquentes. Un simple test salivaire va permettre de détecter l’endométriose de façon certaine et de pouvoir ainsi décider de la prise en charge. Le traitement varie en fonction de la gravité des symptômes et du désir de grossesse. Il repose sur l’hormonothérapie (analogues de la GnRH) et les méthodes contraceptives.
Christine Fallet
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Santé des femmes réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 1er février 2025.