Grand Angle Santé

DMLA : La prévention passe désormais par les oméga 3

NAT2 est la première étude explorant le potentiel d’une supplémentation orale en oméga 3 à longue chaîne (DHA) vis-à-vis du risque de développer une DMLA néovasculaire. Avec une réduction observée allant jusqu’à 68%, les résultats dépassent les espérances.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) a une forte imputabilité génétique. L’âge, le sexe -féminin- entrent aussi en jeu. Mais il est en revanche possible d’agir sur deux grands facteurs de risque modifiables : le tabac -qui multiplie le risque par 4- et la nutrition.

A l’unanimité, les études épidémiologiques ont observé que certains aliments étaient corrélés à un moindre risque de DMLA.

En 2001, l’étude AREDS avait testé des cocktails d’antioxydants à haute dose (Vit C et E, bêta carotène, zinc cuivre) et conclu à une réduction de 25% du risque de progression vers une DLMA avérée de type sec, la forme la plus fréquente de la maladie. En parallèle, dans la prévention de la DMLA, les recherches convergeaient sur l’intérêt de deux caroténoïdes spécifiques à la macula : la lutéine et la zéaxanthine, des pigments xanthophylles contenus dans les épinards et les brocolis mais aussi de l’acide docosahéxaénoïque (DHA) un acide gras polyinsaturé à longue chaine oméga 3 contenu dans les poissons gras.

Le fait d’augmenter la teneur en DHA des membranes cellulaire rétiniennes diminue le risque de développer une DMLA

Les cellules de la rétine en contiennent plus de 50% assurant ainsi une plasticité cellulaire essentielle à la transmission de l’influx électrique. L’idée que le Pr Eric Souied, chef du service d’ophtalmologie au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC) et coordinateur de NAT2 (Nutritional AMD Treatment-2), défend depuis plusieurs années est de surenchérir en DHA pour prévenir la DMLA. Il a enfin pu tester cette hypothèse dans NAT2, première étude interventionnelle prospective en micro-nutrition. 300 patients présentant déjà des lésions précoces de la maculopathie ont été randomisés et ont reçu soit 840 mg/jour de DHA+ 270 mg/jour d’EPA, soit un placebo pendant 3 ans. « Le fait d’augmenter la teneur en DHA des membranes cellulaire rétiniennes diminue le risque de développer une DMLA, souligne le Pr Souied et ceux atteignant les niveaux les plus élevé en oméga-3 ont eu un risque réduit de 68% de développer une DMLA exsudative. »

Hélène Joubert pour CommEdition.

 

 

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