
Sanofi, à l’origine d’innovations majeures dans le traitement des maladies de peau, poursuit son engagement à travers son manifeste « Parlons dermatologie ! ». De nombreux défis restent encore à relever, avec l’ensemble des acteurs, pour améliorer la vie des patients. Entretien avec Claudia Hellé, responsable médicale en dermatologie, Sanofi France.
Quels sont les récents progrès en dermatologie ?
Ces dernières années, la dermatologie a connu des avancées majeures, on parle même de révolution thérapeutique dans les maladies inflammatoires. L’arsenal thérapeutique s’est considérablement développé, en particulier dans le psoriasis et la dermatite ou eczéma atopique, mais aussi dans des maladies plus rares de la peau. La recherche est très dynamique, en témoignent les experts internationaux, réunis actuellement à Paris pour le Congrès de l’European Academy of Dermatology and Venereology (EADV). Nous pouvons être fiers des progrès réalisés, mais nous devons aller plus loin. Avec Regeneron, Sanofi a apporté la première biothérapie pour la dermatite atopique et la recherche se poursuit avec d’autres approches. Nous nous intéressons également à des pathologies plus rares (prurigo nodulaire, pemphigoïde bulleuse…) et nous explorons l’immunothérapie vaccinale, en particulier contre l’acné.
Au-delà des besoins en nouveaux traitements, quelles sont les difficultés rencontrées par les patients ?
Un des problèmes est, notamment, le manque de connaissances sur les pathologies dermatologiques souvent considérées comme bénignes, alors qu’elles affectent profondément l’identité, les relations sociales et la santé mentale. Près d’un Français sur deux admet être complexé par sa peau et ce chiffre s’élève à 82 % chez les personnes atteintes de dermatite atopique sévère. Les maladies de peau ont un impact important sur la qualité de vie en raison des symptômes physiques (prurit, douleur), mais aussi par leurs répercussions sur la vie socio-professionnelle (isolement, absentéisme, etc.) ainsi que sur la santé mentale (anxiété, dépression, troubles du sommeil…). Le lien peau/cerveau est de plus en plus exploré et la psychodermatologie, discipline émergente, gagnerait à être développée.
Un autre problème dont on parle beaucoup est celui du manque de dermatologues entraînant ainsi une errance des patients…
La France connaît une pénurie de dermatologues : les départs à la retraite ne sont pas suffisamment compensés, moins de 2 900 dermatologues sont actuellement en exercice, ce qui est largement insuffisant. Cinquante pour cent des patients renoncent à consulter, faute de créneaux disponibles. Ce chiffre s’élève à 90 % chez les personnes atteintes de dermatite atopique sévère, d’après une étude Ifop/Sanofi. Il en résulte une errance diagnostique et thérapeutique. Certains patients vont jusqu’à utiliser des recettes dénichées sur le Web pour se soigner, avec, souvent, des conséquences dramatiques sur leur peau. Au regard de ce constat alarmant, des solutions commencent à émerger : équipes de soins spécialisées, bus itinérants proposés par les sociétés savantes que nous soutenons. La télé-expertise débute et permet au médecin généraliste d’avoir un accès rapide à un avis spécialisé et ainsi de prioriser les cas urgents. L’organisation locale et la coordination interprofessionnelle sont aujourd’hui essentielles.
Avec son manifeste, quels sont les objectifs de Sanofi ?
Face au désert médical, à la détresse des patients et à la désinformation, il est temps de libérer la parole autour de ces sujets, d’où notre manifeste « Parlons dermatologie ! ». Nous voulons améliorer la connaissance des maladies de peau et faire émerger les enjeux psychologiques et sociétaux qui se posent. Nous tenons aussi à faciliter le parcours de soins en dermatologie et à lutter contre les fausses informations propagées par les réseaux sociaux. C’est un défi immense que nous souhaitons relever en rassemblant les associations de patients, les sociétés savantes, les professionnels de santé concernés et les décideurs, en travaillant tous ensemble pour répondre aux besoins des patients.
Propos recueillis par Christine Fallet
Photos : © Sanofi / DR
MAT-FR-2503037 – Septembre 2025
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 17 septembre 2025.