L’accélération des progrès médicaux dans la lutte contre les cancers augmente l’espoir d’un monde débarrassé de ce fléau sanitaire. Mais de nombreuses batailles restent encore à gagner.
Première cause de décès chez les hommes et deuxième chez les femmes, le cancer reste une priorité majeure de santé publique. En 2023, selon Santé publique France, 433 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués, dont 57 % chez l’homme. Et 162 400 décès y sont attribuables, ce qui démontre qu’en dépit des progrès considérables, constatés depuis trois décennies, le cancer demeure un fléau sanitaire à combattre dans toutes ses dimensions. Si, aujourd’hui, 6 cancers sur 10 peuvent être guéris, certains d’entre eux sont dits « de mauvais pronostic », comme ceux du pancréas, de l’intestin, de l’ovaire, du cerveau (le glioblastome) ou du poumon. Les espoirs de survie, au-delà de cinq ans, demeurent faibles pour ce type de pathologies, même si des avancées en continu, notamment dans le cancer du poumon dit « non à petites cellules », permettent chaque mois de repousser un peu plus loin la médiane de survie pour les patients.
Le cancer progresse, mais la recherche également, grâce à l’implication de centaines d’entreprises, « Big Pharma », sociétés de biotechnologie et start-up du numérique, qui contribuent aux avancées grâce à des solutions d’intelligence artificielle sur mesure. L’immunothérapie et les thérapies ciblées incarnent depuis plus de dix ans l’avènement d’une médecine d’ultra-précision, associée aux progrès spectaculaire de la biologie pour cerner les profils des tumeurs, et de l’imagerie médicale pour affiner le diagnostic et soigner par radiothérapie.
Le cancer sera-t-il, à terme, totalement guérissable ? Les spécialistes sont de plus en plus confiants, avec l’objectif de guérir 85 % d’entre eux à l’horizon 2030, et 100 % à l’échéance 2050. En réalité, l’ambition est, plus précisément, de chroniciser la maladie en stoppant sa progression, en réduisant à néant les risques de récidive et en veillant à assurer une qualité de vie acceptable pour les patients. Reste que, pour y parvenir, il est fondamental que les autorités de santé parviennent à maintenir un écosystème favorable pour attirer la recherche clinique, mais également les investissements industriels. Grâce à l’excellence de ses chercheurs et de ses cliniciens, la France demeure une terre d’élection pour l’innovation en oncologie. Mais pour combien de temps ?
Pierre Mongis
Illustration de cellules cancéreuses attaquées et détruites.
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cancer réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 31 mai 2025.