La recherche, très dynamique en dermatologie, a permis de développer de nouvelles options thérapeutiques pour améliorer la prise en charge des patients souffrant de pathologies cutanées, souvent difficiles à vivre.

Les progrès rapides dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques impliqués dans les maladies inflammatoires chroniques de la peau (dermatite atopique, psoriasis, vitiligo, maladie de Verneuil…) ont stimulé, de façon spectaculaire, le développement clinique de nombreuses molécules (biothérapies, traitements ciblés…). Depuis quelques années, l’arsenal thérapeutique s’est enrichi et il s’attaque aux formes les plus sévères de ces pathologies qui restaient en échec thérapeutique (formes résistantes ou présentant des contre-indications ou une intolérance aux traitements conventionnels). Le traitement du psoriasis, par exemple, connaît une véritable révolution. Il est aujourd’hui possible de faire disparaître complètement (blanchir) les plaques de psoriasis chez certains patients. De même, dans la dermatite atopique, des patients épuisés par cette maladie depuis des années, qui avaient renoncé à se soigner, sont enfin soulagés. Mais au-delà de l’atteinte cutanée, les dermatologues et les associations de patients militent pour un changement de regard envers les pathologies cutanées, souvent considérées comme superficielles et banalisées. De nombreuses enquêtes menées auprès des patients montrent leur souffrance : repli sur soi, anxiété, dépression… Leur qualité de vie et leur santé mentale sont lourdement altérées. Les maladies de peau sont visibles, affichantes et stigmatisantes. Il est donc essentiel que les patients puissent être pris en charge précocement et de façon globale. Or les délais vers des consultations spécialisées à l’hôpital sont trop longs. La récente levée de la prescription initiale hospitalière (PIH) va dans le bon sens, puisque certaines biothérapies, administrées par voie sous-cutanée, ne sont plus soumises à cette obligation et peuvent être initiées en ville. La Société française de Dermatologie, consciente du problème de la pénurie de dermatologues, travaille à la recherche de solutions pour faciliter l’accès aux soins.

Christine Fallet


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 5 décembre 2024.

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