Les récentes innovations en dermatologie représentent de grands espoirs pour les personnes souffrant de pathologies cutanées, parfois sévères, toujours difficiles à vivre, qui peuvent enfin bénéficier d’un traitement efficace.

Les avancées des connaissances sur la physiopathologie des maladies inflammatoires cutanées chroniques permettent aujourd’hui d’obtenir des traitements beaucoup plus ciblés dans des pathologies très fréquentes. Il s’agit d’un véritable tournant dans la prise en charge de plusieurs millions de personnes en France, qui souvent avaient perdu l’espoir d’être un jour en rémission de leurs symptômes. Pour les patients souffrant de formes sévères de dermatite atopique ou de psoriasis, l’arsenal thérapeutique s’est ainsi élargi avec l’arrivée de nombreuses biothérapies et inhibiteurs de JAK. Ce vaste choix permet de personnaliser au mieux le traitement.

Chaque patient doit être pris en charge en prenant en compte la sévérité de la dermatose et son retentissement sur la qualité de vie, mais également ses attentes et ses besoins. La dermatite atopique est souvent associée à d’autres maladies d’origine atopique (asthme, rhino-conjonctivite…) qu’il convient de traiter. De même, le psoriasis, surtout dans ses formes sévères, s’accompagne de comorbidités (diabète, obésité, excès de cholestérol, hypertension…), qu’il est essentiel de dépister et de traiter. Par ailleurs, environ 30 % des patients développeront un rhumatisme psoriasique dans les dix à quinze ans, suivant l’apparition des premiers symptômes cutanés, c’est dire toute l’importance d’une prise en charge globale, précoce et efficace. Quant au vitiligo, pathologie affichante s’il en est, c’est un tournant historique qui a été franchi avec l’arrivée d’un premier traitement topique permettant une repigmentation ; et ce n’est qu’un début, des formes de traitement orales sont à l’étude. Tous ces progrès sont déjà réels pour de nombreux malades. Cependant, ils ne bénéficient pas encore à tous les patients, qui ne sont pas toujours informés, qui n’ont pas les moyens ou qui ont du mal à accéder à une consultation dermatologique. La Société française de Dermatologie et les associations de patients, conscientes de ces difficultés, œuvrent ensemble pour améliorer le parcours de soins. Certaines biothérapies administrées par voie sous-cutanée peuvent désormais être initiées par un dermatologue de ville.


Christine Fallet


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Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 1er décembre 2025.