
Pr Chloé James, présidente de la Société française de Thrombose et d’Hémostase (SFTH)
Vous présidez la SFTH. Quelles sont les missions de cette société savante ?
Elle a été créée il y a deux ans par la fusion du Groupe français d’études sur l’Hémostase et la Thrombose (GFHT) et de la Coordination médicale pour l’étude et le traitement des maladies hémorragiques constitutionnelles (CoMETH). C’est un groupe coopérateur de la Société française d’Hématologie (SFH) qui a pour mission de faire progresser la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des affections liées à l’hémostase. L’hémostase désigne l’ensemble des phénomènes naturels permettant l’arrêt du saignement en cas de blessure, de choc ou d’intervention chirurgicale. Les pathologies de l’hémostase sont liées à un dérèglement de ces fonctions naturelles, qui se traduit soit par des saignements incontrôlés (hémorragies), soit par la constitution inappropriée de caillots dans la circulation sanguine (thromboses).
Les médicaments récents permettent-ils de progresser dans le traitement de ces pathologies ?
En quelques années, la prise en charge de ces maladies a été en effet révolutionnée par de nouveaux médicaments, à la fois plus efficaces et mieux tolérés au quotidien. La nouvelle génération d’anticoagulants allège, par exemple, la nécessité d’une surveillance biologique systématique du traitement. Et, dans l’hémophilie, l’arsenal thérapeutique ne cesse de s’étoffer, avec des traitements plus ciblés, plus efficients, plus simples à administrer et des injections de plus en plus espacées pour les patients.
La SFTH se mobilise pour améliorer les parcours de soins de patients. Comment agissez-vous ?
La SFTH contribue à soutenir la recherche par le financement de projets et l’attribution de bourses aux jeunes chercheurs, permettant de présenter leurs travaux dans des congrès nationaux et internationaux, car il y a encore des progrès à réaliser pour mieux comprendre les mécanismes de ces maladies, notamment pour la thrombose. Nous œuvrons également pour une juste prescription des actes de biologie médicale pour les examens spécialisés coûteux, à la fois pour que les examens utiles continuent à être remboursés et aussi pour laisser la place à l’innovation. Nous soutenons aussi le travail de la filière de soins MHEMO pour que les nouveaux traitements soient administrés au bon moment et aux bons patients. Enfin, nous agissons pour permettre un accès équitable sur tout le territoire aux consultations spécialisées, et mieux faire connaître notre discipline, qui se situe à l’interface de nombreuses spécialités.
Propos recueilli par Sandrine Mosetti
Photo : SFTH / DR
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Hématologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 7 et 8 décembre 2025.











