Les maladies respiratoires (BPCO, asthme, allergies, cancer pulmonaire…) sont en constante augmentation, avec pour principaux responsables le tabac, la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique. Un plan national consacré à ces pathologies est toujours attendu…

Environ 10 millions de Français sont touchés par une maladie chronique des voies respiratoires. Ce chiffre est certainement sous-estimé, car il existe toujours une méconnaissance des facteurs de risque et des premiers symptômes qui sont souvent banalisés. On estime que plus de 4 millions de personnes souffrent d’asthme et, par sa composante allergique, il s’agit vraiment de la pathologie emblématique des pathologies respiratoires et environnementales. L’éviction des polluants sur le lieu de vie, dès le plus jeune âge, ou dans l’environnement professionnel participe à un meilleur contrôle de la pathologie. Parmi les asthmatiques, plus de 60  000 personnes sont concernées par un asthme sévère qui ne répond pas (ou faiblement) aux corticoïdes et, parfois, qui ne les inquiète pas vraiment. Or une absence de suivi de l’asthme sévère représente un réel danger, alors que les patients pourraient bénéficier d’un traitement par biothérapie pouvant améliorer leur état.

BPCO : deux tiers des patients non diagnostiqués

Il en est de même pour la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), qui touche plus de 3,5 millions de personnes et qui est à l’origine d’environ 18 000 décès annuels. Elle est caractérisée par une obstruction bronchique progressive, le plus souvent due à l’exposition à des toxiques inhalés, avec, au premier plan, le tabac, principale cause de la maladie. Là encore, il s’agit d’une pathologie sous-diagnostiquée : deux tiers des patients ne seraient pas diagnostiqués et sont à risque d’exacerbations et de mortalité cardio-vasculaire. Bronchites à répétition, dyspnée sont des signes d’alerte souvent négligés.

Cancer du poumon : enfin un programme pilote de dépistage

Chaque année, on estime à 33  000 le nombre de décès liés au cancer du poumon et à près de 53  000 le nombre de nouveaux cas. Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer. Son incidence progresse chez les femmes. Le tabac est le principal facteur de risque. Faute de dépistage, près de trois quarts des cancers sont diagnostiqués à des stades avancés et métastatiques. Un programme pilote de dépistage organisé des cancers du poumon par scanner thoracique à faible dose, dans une population de personnes à risque ( personnes âgées de 50 à 74 ans, fumeuses actives ou sevrées depuis moins de quinze ans ), mais asymptomatiques, va enfin se déployer cette année. Ce dépistage va aussi donner l’occasion de dépister d’autres pathologies associées ou favorisées par le tabac (BPCO, maladies cardio-vasculaires…).

Améliorer la couverture vaccinale

Face à ce constat, les mesures préventives (hygiène de vie, sevrage tabagique, vaccination, immunothérapie…) sont plus que jamais d’actualité. Et pour cette saison hivernale, outre la grippe et le Covid, de nouvelles recommandations concernant le virus respiratoire syncytial (VRS) ont été indiquées. La vaccination anti-VRS est proposée aux femmes enceintes pour protéger leur enfant. Elle est également recommandée aux adultes les plus vulnérables : les personnes âgées de 75 ans et plus ainsi que celles âgées de plus de 65 ans et à risque (maladie chronique respiratoire ou cardiaque). Mais les vaccins ne sont pas pour l’instant remboursés

Christine Fallet


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Maladies repiratoires réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 25 janvier 2025.

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