
En 2025, la santé mentale, désignée Grande Cause nationale, est devenue une priorité majeure de santé publique, après avoir été longtemps passée sous silence.
Selon le Dr Sarah Longé, médecin généraliste et gériatre, qui a créé une consultation destinée à la médecine préventive, « la médiatisation du sujet aide les patients à évoquer plus spontanément leurs difficultés ». Le rôle clé revient aux soignants, en premier lieu le médecin traitant, qui doit faire preuve d’empathie et être attentif à l’état d’esprit du patient. Pour l’aider à formuler son mal-être (souvent une plainte, une sensation de tristesse), le dialogue doit parfois être amorcé par une question simple comme : « Comment allez-vous en ce moment ? »
Apprendre à écouter ses signaux intérieurs
Comme l’a défini l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la santé mentale peut s’entendre comme « un état de bien-être qui permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser son potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté ». « Cette définition, qui a évolué, est importante pour nous, souligne le Dr Sarah Longé, car elle montre que la santé mentale ne se résume pas à l’absence de pathologie psychique, mais qu’elle implique une notion de bien-être au quotidien. » Elle aide également à évaluer la nature et le degré de souffrance du patient, souvent à partir d’échelles de mesure, comme la fatigue ressentie, la qualité du sommeil ou la capacité de concentration.
« Heureusement, tous les troubles psychiques ou psychologiques n’exigent pas de traitement médicamenteux, précise le Dr Sarah Longé. Il est possible d’améliorer l’état du patient à partir de conseils nutritionnels, d’exercice physique, de techniques de relaxation ou parfois de psychothérapie. »
La place du microbiote et du sommeil
Dans certains cas, le recours à des plantes médicinales, de la micronutrition ou des psychobiotiques peut apporter de réels bénéfices. « Les probiotiques, par exemple, démontrent leur intérêt pour rééquilibrer le microbiote, dont on sait aujourd’hui qu’il dialogue en permanence avec le cerveau, notamment les zones impliquées dans la gestion du stress, de l’anxiété ou du sommeil », observe le Dr Sarah Longé. De telles approches, longtemps marginales, sont aujourd’hui mieux reconnues, car elles reposent sur des données scientifiques de plus en plus solides. Plusieurs campagnes récentes de sensibilisation, comme « à chacun son sommeil », ont d’ailleurs mis en avant l’importance du lien entre hygiène de vie, qualité du sommeil et santé mentale.
Stéphane Corenc
Photo © KKi / DR
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Santé mentale réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 11 octobre 2025.