De la rémission durable à la guérison, de nouvelles approches se profilent pour aller encore plus loin et plus fort contre les conséquences du diabète.
Pourra-t-on un jour guérir le diabète ? Pour le moment, s’agissant du DT1 comme du DT2, des progrès considérables ont été acquis en deux décennies pour parvenir à contrôler la maladie, grâce à l’équilibre au long cours de la glycémie. à condition de respecter scrupuleusement le traitement prescrit, ainsi que des règles strictes sur le plan hygiéno-diététique, un patient équilibré peut bénéficier d’une espérance de vie comparable à celle de la population générale. Les complications potentielles du diabète sont maîtrisées, ainsi que les risques liés aux hypoglycémies. Mais le maintien de l’équilibre glycémique exige une discipline constante pour le patient, au prix d’une charge mentale souvent difficile à supporter tout au long de la vie. Le diabète est une maladie qui ne peut s’oublier et pèse lourdement sur le quotidien.
La voie de l’immunothérapie
Si la guérison n’est, aujourd’hui, pas encore possible, la recherche avance à grands pas. Dans le diabète de type 1, par exemple, des travaux visent à tester le potentiel de médicaments d’immunothérapie, susceptibles de réguler les mécanismes auto-immuns qui détruisent la production d’insuline. Et d’autres médicaments sont également à l’étude, dont certains déjà utilisés dans d’autres pathologies, qu’il s’agisse d’anticorps monoclonaux (rituximab, golimumab…) ou de molécules chimiques (baricitinib, deucravacitinib…). Enfin, les chercheurs s’intéressent aux effets des agents bêta-protecteurs, qui permettraient de préserver la viabilité des cellules bêta en réduisant leur vulnérabilité au stress oxydatif et à l’inflammation.
Combiner pour optimiser
Pour le diabète de type 2, l’objectif le plus réaliste, pour les patients, reste d’atteindre la « rémission durable », en agissant sur la perte de poids, et en promouvant une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée. Les traitements actuels – en particulier les agonistes du GLP1 – révolutionnent la prise en charge, en agissant à la fois sur la perte de poids, l’équilibre de la glycémie et la réduction des complications cardio-métaboliques et rénales. Et d’autres pistes sont explorées, comme la thérapie cellulaire pour régénérer les cellules bêta, la greffe d’îlots pancréatiques et la pose d’implants sous-cutanés dérivés de cellules souches pouvant améliorer le contrôle de la glycémie. Enfin, la combinaison des médicaments innovants est à l’étude pour maximiser les résultats, associée à des mesures hygiéno-diététiques renforcées.
Antoine Largier
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Article extrait du dossier Grand Angle spécial Diabète réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 15 novembre 2025.
