Vers une réduction de la morbi-mortalité par l’insulino-thérapie automatisée du DT1

Pr Éric Renard, Président de la SFD (Société Francophone du Diabète).

Entreprise depuis le début des années 2000, la technologie dite de la « boucle fermée hybride » n’a cessé de se développer, au point de devenir aujourd’hui le traitement de référence du diabète de type  1. Parce qu’elle combine des dispositifs innovants – capteur de glucose, pompe à insuline, algorithme – et des insulines plus performantes, elle permet de contrôler de façon semi-automatisée la glycémie des patients. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux en sont équipés, avec une majorité aux alentours de 7  % d’HbA1c (c’est le reflet de la glycémie sur trois mois). Pour les soignants comme pour les malades, c’est une révolution thérapeutique indéniable, qui doit réduire à terme le risque de complications rétiniennes et rénales. C’est aussi un confort de vie inédit pour les personnes équipées, moins exposées aux effets délétères des hypoglycémies et des épisodes d’acidocétose. Appelée aussi « coma diabétique », l’acidocétose peut engager le pronostic vital des patients. Bien sûr, comme toujours en santé, tout n’est pas parfait. Ces dispositifs exigent que les patients se les approprient. Ainsi, il faut encore agir, en renseignant l’algorithme sur les glucides ingérés et sur la pratique d’un exercice physique. Certains patients se plaignent du déclenchement intempestif des alarmes, et d’autres les refusent en raison de la visibilité de leur maladie. Du côté des professionnels de santé, la multiplication des solutions avec des modes de fonctionnement différents ne facilite pas toujours le suivi de leurs patients. Pour autant, le principe du bénéfice/risque plaide largement en faveur de cette technologie. aujourd’hui, l’enjeu, est de favoriser un accès plus large à ces dispositifs, d’évaluer en profondeur leurs bénéfices sur la réduction des complications et d’accompagner les industriels pour la mise au point de systèmes toujours plus simples, plus miniaturisés et plus automatisés. Désormais, le diabète de type  1, s’il peut être mieux contrôlé tout au long de la vie des patients, devrait de moins en moins réduire l’espérance et la qualité de vie… au prix d’une participation à la gestion de leur traitement qui reste indispensable.


Antoine Largier


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Article extrait du dossier Grand Angle spécial Diabète réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 15 novembre 2025.