La prise en charge du cancer du sein connaît de nombreuses évolutions. Le Dr Marc Espié, oncologue, directeur du Centre des maladies du sein à l’hôpital Saint-Louis de Paris, explique la situation actuelle.
Avec 58 459 nouveaux cas et 12 146 décès en France en 2018, les cancers du sein sont les cancers féminins les plus fréquents mais aussi les plus meurtriers (1). Parmi les décès recensés, 6 000 surviennent après 74 ans. En effet, les femmes peuvent être touchées à tout âge. Environ 2 900 cas sont diagnostiqués chaque année avant 40 ans, 9 000 entre 40 et 50 ans et 12 500 après 74 ans. Si le nombre de cas a augmenté de 1,1% entre 1990 et 2018, les décès ont diminué de 1,3 % sur cette même période, avec un recul plus prononcé (-1,6%) entre 2010 et 2018. « À cela deux grands facteurs : un diagnostic plus précoce et des thérapeutiques plus actives et mieux proposées », explique le spécialiste. En effet, entre 1990 et 2018, les progrès ont été considérables. L’hormonothérapie a vu ses critères de prescription élargis, les thérapies ciblées anti-HER2 ont été un véritable progrès venu soutenir les chimio-thérapies prescrites notamment aux femmes à haut risque de rechute.
Pour les patientes au risque plus difficilement identifiable, des tests génomiques éclairent la décision. Les meilleures sensibilité et spécificité de la tomo- synthèse ont fait progresser l’imagerie. Les inhibiteurs de CDK4/6 en situation métastatique, l’immunothérapie et les inhibiteurs de PARP en cas de mutation du gène BRCA sont des progrès plus récents. « Autant d’outils qui nous permettent de tendre vers des traitements personnalisés », conclut l’expert.
Gézabelle Hauray
(1) Defossez G et al. Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018. Volume 1 –Tumeurs solides. Saint Maurice (Fra) : Santé publique France, 2019. 372 p.
Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde
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