Cancers gynécologiques : un nouvel espoir de traitement dans le cancer de l’endomètre

La Directrice médicale Oncologie chez GSK France, Sylvette Delee, témoigne des progrès dans la prise en charge du cancer de l’endomètre, notamment grâce aux innovations portées par l’entreprise.

GSK est engagé dans le cancer de l’endomètre. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce cancer gynécologique ?

Le cancer de l’endomètre touche le corps de l’utérus. C’est une forme peu connue de cancer de la femme, qui représente pourtant la première cause de cancer gynécologique avec plus de 8 000 nouveaux cas diagnostiqués par an en France et près de 2 400 décès chaque année. Il s’agit de la quatrième cause de cancer chez la femme. Diagnostiqué en moyenne à l’âge de 70 ans, le cancer de l’endomètre touche essetiellement les femmes ménopausées, présentant un trouble métabolique associé à une surcharge pondérale. Ce type de cancer peut également être lié à une prédisposition génétique (syndrome de Lynch). L’apparition d’un saignement chez une femme ménopausée est un signe d’alerte, qui doit inciter à consulter un médecin. Malheureusement, ce cancer reste encore sous-diagnostiqué, car les patientes de cet âge sont peu ou pas suivies sur le plan gynécologique. Par conséquent, le diagnostic intervient souvent à un stade avancé de la maladie, alors que ce cancer bénéficie d’un pronostic favorable lorsqu’il est dépisté tôt.

Quelles avancées thérapeutiques proposez-vous pour améliorer la prise en charge de ce cancer ?

Nous avons mis au point la première immunothérapie, approuvée aux Etats-Unis et en Europe dans le cancer de l’endomètre avancé. Associée à une chimiothérapie, qui constitue le traitement standard, cette solution thérapeutique offre de nouveaux espoirs pour les patientes avec des premiers résultats de survie globale significatifs. C’est une avancée majeure dans la prise en charge de cette pathologie pour laquelle il n’y avait plus d’innovation thérapeutique depuis trois décennies. En France, ce traitement est accessible dans le cadre du dispositif d’accès précoce depuis le mois d’octobre 2023. Plus de 630 patientes en bénéficient actuellement. Notre ambition est de continuer à améliorer le pronostic de cette maladie et ce pour toutes les patientes. Nous poursuivons par ailleurs l’exploration du potentiel de cette immunothérapie, en combinaison avec d’autres médicaments.

Comment accompagner les patientes atteintes de cancers gynécologiques et améliorer leur qualité de vie ?

La qualité de vie des patientes atteintes de cancers gynécologiques est au cœur de notre modèle de valeurs. Au-delà de nos efforts pour améliorer la survie des patientes, nous nous engageons aux côtés des associations et des professionnels de santé pour préserver leur qualité de vie. Nous menons plusieurs initiatives, comme COCON, une caravane itinérante, en partenariat avec l’association IMAGYN, qui est destinée à sensibiliser le public sur les cancers gynécologiques et principalement à faciliter l’échange et le soutien entre patientes, aux aidants et soignants. Notre mission chez GSK est de devancer ensemble la maladie, et cela passe notamment par la prévention : des dépistages plus précoces et une meilleure connaissance des pathologies. A titre d’exemple, nous participons également chaque année à l’opération de sensibilisation/prévention « Septembre Turquoise », qui vise à informer la population sur les cancers gynécologiques. Cette approche holistique est essentielle, car plus ces cancers seront connus, plus ils seront diagnostiqués tôt, et par conséquent il sera possible de les guérir.

GSK devient un acteur important en oncologie. Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?

Notre volonté est d’évaluer nos traitements dans d’autres types de cancers gynécologiques. Le potentiel de nos solutions thérapeutiques ouvre aussi de nouvelles pistes prometteuses. Nous avons bon espoir de proposer aux patients dans un avenir très proche des solutions innovantes dans les cancers digestifs, pulmonaires, ORL, dans le glioblastome ou encore certains cancers hématologiques.

Jean-Christophe Lachaume


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cancer réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 1er Juin 2024.

Photo : © GSK / DR