Qu’est-ce qu’un aidant ? Près de deux tiers des Français ne savent pas répondre à cette question. Une situation problématique, qui pourrait cependant évoluer grâce à une communication plus ciblée et des actions de sensibilisation comme la Journée nationale des Aidants.
« Seulement 38 % des Français connaissent la définition de l’aidant. C’est une statistique affligeante dont les conséquences restent très préjudiciables pour le domaine de l’aidance. » Ces mots sont ceux de Pascal Jannot, Président fondateur de La Maison des Aidants, Association nationale. Depuis 2008, cette structure propose des ateliers, des formations ainsi que des guides et autres ressources à destination des aidants et des professionnels de l’aide. Une action qui se heurte à une grave difficulté : la notion d’aidant reste trop méconnue. « Plus de la moitié des aidants ne savent pas qu’ils le sont. Il y a un vrai problème de sémantique. »
Pourquoi cette situation ?
La communication institutionnelle autour des aidants a parfois été source de confusion. « Différents termes ont été utilisés, comme “aidant informel”, “aidant naturel” ou même “aidant non professionnel”, ce qui est un abus de langage puisqu’il n’existe pas d’aidants professionnels. » Fort heureusement, la loi d’adaptation de la société au vieillissement (dite « loi ASV ») de 2015 puis le plan de soutien « Agir pour les aidants » de 2019 se sont accordés sur la notion de « proche aidant » en lui donnant enfin une définition claire. Un proche aidant est donc une personne non professionnelle, soutenant au quotidien une personne âgée, un proche malade, handicapé ou en situation de dépendance, qui appartient ou non à sa famille.
Adopter un discours plus ciblé
Cette méconnaissance du rôle d’aidant a de multiples conséquences. Les dispositifs de soutien, comme le congé de proche aidant, restent tout d’abord largement sous-utilisés. Ensuite, les actions de structures comme La Maison des Aidants® Association nationale demeurent difficiles à mettre en œuvre. « Lorsque nous organisons des ateliers groupes d’échanges, le taux de participation est loin d’être à la hauteur de l’enjeu. » Pour populariser le terme d’aidant, l’association milite pour une communication plus ciblée, en exploitant par exemple les données des groupes de prévoyance ou de fondations pour s’adresser directement aux personnes concernées. Des événements comme la Journée nationale des Aidants, organisée par le Collectif Je t’Aide, participe également à faire mieux connaître ce rôle. « Le terme de proche aidant doit devenir commun pour une majorité de Français. Car ils seront tous un jour confrontés au sujet », conclut Pascal Jannot.
Christophe Guillemin
Article extrait du dossier Grand Angle spécial « Aidants » réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 6 octobre 2021.