Le Président de France Biotech ‒ organisation professionnelle des biotechnologies ‒, co-fondateur et vice-président, Directeur général délégué d’ErytechPharma, souligne la maturité des PME de biotechnologies en France. Un dynamisme qui doit être soutenu par un environnement favorable.
« Bien que l’industrie des biotechnologies en France soit jeune, les résultats s’accumulent et démontrent une certaine maturité. Plusieurs entreprises ont des produits commercialisés ou dans les dernières phases d’essais cliniques, les accords avec les grands groupes internationaux se sont multipliés. Reflet de cette maturité, huit entreprises sont entrées en bourse depuis le début de l’année portant à plus de 50 le nombre d’entreprises cotées, un record. D’ailleurs, 19 d’entre elles rencontreront des investisseurs américains lors de notre événement à New-York les 25 et 26 juin prochains. Le secteur est dynamique avec des rapprochements entre PME et groupes pharmaceutiques ou encore des PME entre elles.
Pour autant, la vie d’une biotech française n’est pas un long fleuve tranquille.
Dès leur création, les PME se retrouvent plongées dans une compétition internationale, particulièrement perceptible au congrès mondial des biotechnologies BIO, fin juin à San Diego. France Biotech a d’ailleurs proposé aux PME une journée de coaching mi-mai pour se préparer à convaincre lors de ces rendez-vous en face à face. Si le développement des PME de biotechnologies passe souvent par des partenariats avec les grands groupes, ces PME sont elles-mêmes une solution pour ces groupes de rester innovants.
Tous les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour soutenir le secteur des biotechnologies ont montré leur efficacité : le crédit impôt recherche (CIR), le statut de la jeune entreprise innovante (JEI)…
Il faut renforcer ces outils. Ce sont nos entreprises de biotechnologies qui embauchent le plus de jeunes chercheurs, développons cette intelligence en France ! Les cycles de nos produits sont longs – 10 à 12 ans -, et nécessitent de forts investissements. Un dernier pas décisif pour assurer la vivacité de ce secteur stratégique serait de faciliter l’accès aux financements privés avec un fléchage de l’épargne des français vers l’innovation. Il y a urgence car les ressources financières du capital risque en France sont trop faibles par rapport à nos enjeux de développement ».
Pierre-Olivier Goineau.