Près d’un millier de traitements en développement, des progrès notables en imagerie et en radio-chirurgie… La recherche en cancérologie n’a jamais été aussi active. Un dynamisme qui retentit sur la qualité de prise en charge des patients.
Du 19 au 21 juin 2012, le Palais des Congrès de Paris accueille la 25e édition d’Eurocancer. Médecins et chercheurs ont ainsi l’occasion de présenter les derniers résultats des traitements en développement et les progrès dans la prise en charge des différents cancers. Imagerie, radiothérapie, chimiothérapie ou médicaments biologiques ciblés : toutes les tendances et le potentiel de nouvelles approches sont passées en revue.
Les progrès ont déjà été notables, puisqu’aujourd’hui un patient sur deux est en vie cinq ans après le diagnostic de cancer, selon l’Institut national du cancer (INCa). Pour autant, le cancer reste la première cause de mortalité en France. Chaque année, on estime à 365 000 le nombre de nouveaux cas et les besoins médicaux sont toujours présents.
Depuis 2005, un peu plus d’une trentaine de molécules ont été mises à disposition des patients atteints de cancer, les thérapies ciblées représentant un tiers des nouvelles molécules disponibles (chiffres INCa). Ces molécules bloquent l’une des voies essentielles au développement de la tumeur, ou encore stimulent le système immunitaire du patient pour détruire les cellules cancéreuses. Ces voies ont pu être explorées grâce à l’avancée des connaissances scientifiques sur les caractéristiques des cellules tumorales et les cascades d’événements moléculaires impliqués dans la croissance de la tumeur.
Autres grandes tendances : la combinaison de différents types de molécules, ou encore la combinaison d’une molécule et d’une nanocapsule, toujours avec le même objectif d’augmenter l’efficacité du traitement tout en réduisant la toxicité. Mais le médicament n’est pas le seul acteur de l’innovation thérapeutique. Les avancées en imagerie et en radiothérapie sont impressionnantes et contribuent tout autant à une bonne prise en charge des patients. Même si dans les pays développés l’amélioration des dépistages et les nouvelles approches thérapeutiques ont plutôt fait reculer la mortalité par cancer, au niveau mondial, c’est loin d’être le cas. Début juin, des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (Circ/Iarc), localisé à Lyon, ont indiqué dans une publication médicale, The Lancet Oncology, s’attendre à une augmentation des cas de cancer dans le monde. De 12,7 millions de nouveaux cas en 2008, ce chiffre pourrait s’élever à 22,2 en 2030. Une hausse largement supérieure à l’augmentation de la population.
Au vu de ces chiffres et des besoins médicaux, tous les groupes pharmaceutiques se sont dotés d’une entité dédiée aux traitements contre le cancer. L’association américaine Pharmaceutical Research and Manufacturers of America (PhMRA), dans un rapport datant de mai 2012, a recensé quelque 981 molécules et vaccins en développement contre le cancer. Un record qui devrait se traduire en innovations thérapeutiques dans les prochaines années.
Anne Pezet pour CommEdition.