Cancer du sein : de nouvelles options au stade métastatique

Engagé dans la lutte contre le cancer du sein, Pfizer poursuit ses investissements en recherche et dans l’accompagnement des patients. Entretien avec le Dr Jérôme Krulik, Directeur médical Oncologie, et le Dr Vincent Launay-Vacher, Medical Team Leader chez Pfizer France.

Qui est concerné par le cancer du sein métastatique ?

Dr Jérôme Krulik : En France, le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes avec environ 61  000 cas estimés en 2023(1). Tous stades confondus, plus de 910  000 patientes vivaient avec un cancer du sein en 2017(1). Il existe différents sous-types de cancers du sein : les cancers hormonodépendants, sans surexpression d’HER2, les cancers avec surexpression d’HER2, les cancers du sein triples négatifs. De nouvelles catégories émergent comme les « HER2-low » qui expriment faiblement HER2(2). Le cancer du sein est également le plus meurtrier chez les femmes avec 12 000 décès en 2018(1). En effet, s’il est curable aux stades précoces, il est impossible de le guérir au stade métastatique qui représente une véritable problématique de santé publique et un besoin médical imparfaitement couvert.

Quelles innovations permettent de faire évoluer la prise en charge du cancer du sein, notamment au stade métastatique ?

Dr Jérôme Krulik : Le ciblage est l’avancée principale dans le cancer du sein. Il a permis d’entrer dans l’ère de la personnalisation des traitements. Dans les maladies en rechute métastatique, une résistance à l’hormonothérapie peut être observée. Les inhibiteurs de cyclines (CDK) 4/6en association à l’hormonothérapie ont contribué à améliorer la prise en charge en traitement de première intention (première ligne). Les inhibiteurs de CDK4/6 ont également l’avantage de ne pas ajouter de contrainte d’administration supplémentaire, car ils sont pris par voie orale. Trois molécules de cette classe sont disponibles en France. Bien qu’il n’y ait pas eu de comparaisons directes entre les trois inhibiteurs de CDK  4/6 approuvés, l’efficacité des trois médicaments dans la situation métastatique semble similaire conformément aux recommandations européennes de l’Esmo(3). De plus, les profils de toxicité de ces trois médicaments sont légèrement différents et les patients qui développent une toxicité sévère caractéristique d’un inhibiteur de CDK4/6 peuvent passer à un autre inhibiteur de CDK4/6. L’objectif est de procurer la meilleure qualité de vie possible aux patients tout en préservant leurs chances(3).

Quel est l’engagement de Pfizer dans la lutte contre le cancer du sein ?

Dr Jérôme Krulik : Pfizer est un acteur impliqué en cancérologie depuis 2004. Cela fait donc près de vingt ans que nous sommes présents en oncologie, notamment en onco-sénologie, initialement avec une chimiothérapie, puis avec une hormonothérapie. L’investissement de Pfizer est constant et va au-delà des traitements médicamenteux avec l’objectif d’accompagner les patients, les associations de patients et les professionnels de santé pour limiter l’impact de la maladie et des traitements sur la vie des malades. Nous avons notamment développé la démarche Seinchrone fondée sur une écoute des besoins et attentes des patientes, afin de construire des projets avec les acteurs du parcours de soins.

Dr Vincent Launay-Vacher : Pfizer a également mis en place, avec les professionnels de santé et les associations de patients, la page Facebook et le site www.pactonco.fr sur lequel les patientes et leurs proches peuvent trouver des outils d’information et des conseils pratiques au quotidien comme des livrets, dont « Moi et mon cancer du sein métastatique ».

Comment Pfizer s’investit-il dans la recherche ?

Dr Vincent Launay-Vacher : En complément des recherches cliniques classiques, nous investiguons les données en vie réelle. Ces informations sont cruciales pour mieux connaître les effets d’une molécule dans des situations cliniques plus vastes et complexes. Pfizer a d’ailleurs beaucoup travaillé avec la Société française d’oncologie gériatrique, notamment sur une étude incluant une cohorte française de près de 800 femmes âgées de plus de 70 ans atteintes d’un cancer du sein avancé. Cette étude a notamment permis d’étudier la tolérance des traitements à travers les patient-reported outcomes (PRO), des données transmises par les patients sur leur santé, leur qualité de vie ou leur état fonctionnel associé aux traitements. Nous contribuons à étoffer l’offre thérapeutique grâce à un large portefeuille de biosimilaires dans plusieurs cancers, dont le cancer du sein. Pfizer cherche également en permanence à apporter de nouvelles solutions face aux besoins médicaux non couverts. Seize molécules(4) sont aujourd’hui en cours de développement en oncologie : hématologie, onco-urologie, pneumologie et le cancer du sein contre lequel de nouvelles molécules entrent en phase III, dont une nouvelle molécule apparentée à l’hormonothérapie mais d’une structure totalement nouvelle, qui lui confère un nouveau mode d’action sur lequel repose beaucoup d’espoir.

Gézabelle Hauray

1) INCa : Panorama des Cancers en France, édition 2023.

2) Elise Deluche, Anne Vincent-Salomon « “HER2-faible”, un nouveau concept dans la prise en charge des cancers du sein », Bull. Cancer 2021; 108: 11S1–11S7.

3) ESMO. ESMO Metastatic Breast Cancer Living Guideline. 2023.

4) Données internes en date du 1er août 2023.


Informations communiquées en collaboration avec le laboratoire Pfizer. zPP-UNP-FRA-2234

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cancer du sein réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 14 octobre 2023.

Photo : Pfizer France / DR