La tenue du Congrès de l’Esmo, à Paris du 9 au 13 septembre, illustre l’importance d’unir les stratégies européennes de lutte contre le cancer, en particulier sur le dépistage et la prise en charge précoce des patients atteints.

Du 9 au 13 septembre, le monde de l’oncologie se donne rendez-vous à Paris. Pour la première fois, le palais des Expositions de la porte de Versailles accueille en effet le congrès annuel de l’European Society for Medical Oncology (Esmo), la société savante européenne de la discipline. Un moment clé en Europe pour la communauté des chercheurs, cliniciens, industriels et associations de patients, afin de faire le point sur les progrès scientifiques, médicaux, mais également technologiques et économiques en matière de traitement du cancer. Plus de 300 experts ont contribué à la mise au point d’un programme comprenant plus d’une centaine d’événements. Présentations d’études, partages de pratiques, communications sur les résultats de produits et solutions en développement, témoignages d’équipes de soins, de patients et d’industriels… Ce type de rendez-vous est essentiel pour favoriser la mise en commun d’expériences, face à un fléau sanitaire qui reste plus que jamais à combattre.

La lutte contre le cancer est par essence multiforme et appelle à une large mobilisation politique

Durant ces cinq jours, de nombreuses conférences permettront d’apprécier les progrès en cours. Immunothérapie et thérapie génique, plateformes de ciblage moléculaire, rôle des biomarqueurs, place de technologies récentes comme l’ARNm…

Aux innovations thérapeutiques s’ajouteront également des débats organisationnels et sociétaux. Comment optimiser les parcours de soins dans le cadre de plus en plus complexe de la médecine personnalisée  ? Comment favoriser l’accès précoce aux thérapies les plus récentes, dans un contexte de prix croissants et de tension sur les dépenses de santé  ? Comment intégrer l’expérience patient, gérer les phases d’intercure, encourager l’adhésion aux traitements, faciliter la vie « post-cancer  » ? Comment, également, mettre en œuvre des politiques de prévention primaire et secondaire efficaces et adaptées à la diversité des publics ? Comment, enfin, assurer la relève des équipes soignantes, en maintenant l’attractivité des filières de formation ? La lutte contre le cancer est par essence multiforme et appelle à une large mobilisation politique. La France a été pionnière avec l’instauration du premier Plan Cancer en 2003. Trois autres lui ont succédé depuis, dont la Stratégie décennale (2021-2030), présentée l’an dernier. Et l’Europe apporte désormais sa pierre, avec un plan de 4 milliards d’euros présenté en février dernier au Parlement européen.

Stéphane Corenc


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cancer réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 10 septembre 2022.

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