Des progrès au service des patients atteints de cancers difficiles à traiter

Le Dr Afifa Lahrache, Directrice médicale oncologie chez Gilead France présente les dernières avancées du groupe en matière de lutte contre le cancer.

Quel regard portez-vous sur les progrès thérapeutiques en oncologie ?

Le cancer reste un défi majeur de santé publique : les récentes données épidémiologiques publiées en juillet dernier par l’Institut national du Cancer (INCa) ont révélé que le nombre de nouveaux cas de cancers diagnostiqués en France avait doublé depuis 1990. Parallèlement, la prise en charge thérapeutique des cancers a beaucoup évolué, et les progrès de la recherche ont globalement permis d’améliorer la survie et la qualité de vie des personnes atteintes de nombreux cancers. Mais il reste beaucoup à faire, notamment pour améliorer le pronostic des cancers difficiles à traiter et pour lesquels il subsiste un fort besoin médical non couvert. C’est sur ces cancers en particulier que Gilead oriente sa recherche, avec pour objectif de créer de nouvelles perspectives pour les personnes atteintes de cancer en apportant des médicaments innovants.

Quelle est la contribution de Gilead dans le développement de médicaments anti-cancéreux ?

A ce jour, trois médicaments anticancéreux de Gilead disposent d’une autorisation de mise sur le marché dans huit indications en Europe et/ou aux Etats-Unis, dans des cancers contre lesquels les options thérapeutiques étaient jusqu’alors limitées. Dans le domaine des cancers hématologiques, nous avons joué un rôle majeur dans la mise à disposition des premières thérapies cellulaires (autrement appelées CAR  T-cells), qui apportent l’espoir d’une guérison à des patients atteints de certains types de lymphomes et de leucémies et qui n’avaient auparavant que quelques mois d’espérance de vie. Plus récemment, dans le domaine des tumeurs dites « solides », l’engagement de Gilead a permis la mise à disposition d’une thérapeutique de la classe des anticorps conjugués pour certaines formes avancées de cancer du sein. Au-delà du cancer du sein, nous conduisons des essais dans d’autres types de cancers. Nos recherches se développent notamment dans le cancer du poumon, qui reste la première cause de décès par cancer en France, ainsi que dans le cancer de la vessie, plus méconnu mais qui est pourtant le 7e cancer le plus fréquent dans notre pays et dont le pronostic à un stade métastatique est lui aussi péjoratif.

D’autres cancers font également l’objet de nos recherches, notamment les cancers gastro-intestinaux, gynécologiques et de la sphère ORL.

Au-delà du développement de nouveaux médicaments, nous avons conscience que notre mission consiste aussi à permettre l’accès aux traitements innovants.

Quelles sont les voies de recherche que vous poursuivez ?

Notre stratégie de recherche s’oriente sur trois axes majeurs qui ciblent les mécanismes principaux du développement tumoral. La première approche thérapeutique de notre programme de recherche consiste à agir sur la cellule cancéreuse elle-même pour provoquer sa destruction. C’est le mécanisme d’action des anticorps conjugués, qui sont des anticorps couplés à une chimiothérapie permettant de cibler spécifiquement les cellules cancéreuses pour les détruire. Nous réalisons également des recherches sur une autre approche, appelée immunothérapie, qui consiste à développer la capacité du système immunitaire à lutter contre le cancer.

Enfin, la troisième stratégie thérapeutique à l’étude vise à agir sur l’environnement de la tumeur afin de le rendre défavorable au développement du cancer.

Nous disposons ainsi d’un large portefeuille de recherche comprenant 18 molécules en développement dans 20 indications différentes, et dont la diversité repose sur l’étude de ces trois approches thérapeutiques. Certaines de ces molécules ont des mécanismes d’action complémentaires et des caractéristiques fondamentales ouvrant la voie à des possibilités d’associations que nous explorons également. Notre ambition est d’agir positivement sur la vie de plus de 500 000 personnes atteintes de cancers dans le monde d’ici à 2030.

Par ailleurs, au-delà du développement de nouveaux médicaments, nous avons conscience que notre mission consiste aussi à permettre l’accès à ces traitements innovants. C’est un enjeu majeur, particulièrement dans le cas des cancers agressifs qui progressent rapidement. Au total, depuis 2021, nous avons obtenu cinq autorisations d’accès précoce en France pour nos médicaments anticancéreux et Gilead est le premier laboratoire à avoir obtenu un accès précoce en oncologie.

Quelles sont les principales actualités que vous communiquerez lors de cette édition de l’Esmo 2023 ?

Nous présenterons à l’occasion de l’ESMO les derniers résultats de nos programmes de développement clinique dans cinq types de cancers. Les communications qui seront présentées reflètent notre engagement dans la recherche en oncologie pour mettre à disposition des patients des thérapies innovantes dans des cancers à fort besoin médical.

Antoine Largier


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cancer réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 21 octobre 2023.

Photo : Gilead France / DR