Rechercher sans cesse pour inventer les vaccins et traitements de demain

Acteur emblématique de l’innovation, le laboratoire MSD explique sa vision du progrès médical au service des parcours de vie des patients. Regards croisés entre sa Présidente en France, Clarisse Lhoste, et sa Directrice médicale, Lamia Boudiaf.

Quels sont les principaux investissements de MSD en Recherche & Développement et quels sont les bénéfices pour les patients ?

Clarisse Lhoste. Notre laboratoire est très bien positionné, et depuis longtemps, en matière d’innovation thérapeutique. Nous consacrons près de 25  % de notre chiffre d’affaires annuel aux dépenses de R & D, à la fois pour financer nos travaux en interne, mais également pour conclure des partenariats clefs avec d’autres acteurs de la santé. Cela fait de MSD l’une des entreprises qui investit le plus au monde, tous secteurs confondus ! La richesse et la diversité de notre portefeuille de médicaments témoignent de notre engagement pour les patients, dans trois domaines principaux : la vaccination, la cancérologie et l’infectiologie. Les médicaments que nous mettons à disposition des médecins sont, pour beaucoup, ce qu’on appelle des « first-in-class » − ils apportent des solutions inédites pour les patients, en termes de prévention, de contrôle des maladies, voire de guérison.

Lamia Boudiaf. Pionnier dans de nombreux domaines, MSD reste l’une des entreprises les plus investies dans le champ de la recherche en santé, particulièrement dans notre pays. La France est au 3e rang mondial en termes de participation à la recherche clinique du groupe, avec plus de 160 essais en cours et près de 3  000 patients inclus. Nous sommes également engagés dans le dispositif de l’accès précoce, qui permet aux patients français d’accéder tôt aux traitements innovants. Plus de 9  000 patients, et pour sept indications, ont déjà pu bénéficier de ces dispositifs. C’est, pour nous, la preuve de l’excellence des médecins et cliniciens français qui ont recours à ces traitements pour offrir une meilleure prise en charge aux patients.

Une innovation qui ne parvient pas à tous les patients qui peuvent en bénéficier n’en est pas une.

MSD est très présent en oncologie, de la prévention jusqu’au traitement. Quelles sont les thérapies les plus prometteuses ?

C. L. L’immunothérapie est au cœur de nos développements, avec l’arrivée de nouvelles générations de thérapeutiques qui repoussent toujours plus loin les frontières du cancer. Les conjugués anticorps-médicaments (antibody-drug conjugates ou ADC), par exemple, permettent de cibler les cellules cancéreuses avec une grande précision, et ainsi de délivrer des doses puissantes de chimiothérapie tout en épargnant les cellules saines de l’organisme. Et les thérapies néo-antigéniques personnalisées, que nous développons avec Moderna à partir de la technologie de l’ARNm, ont le potentiel de transformer la prise en charge de nombreux cancers.

L. B. Les avancées remarquables de l’immunothérapie pour le cancer du poumon permettent de doubler la survie à cinq ans chez certains patients atteints de formes métastatiques. Soigner c’est bien, mais si les tumeurs peuvent être évitées, c’est encore mieux. Nous sommes donc engagés dans la prévention des cancers, grâce à la vaccination contre les papillomavirus responsables en France d’environ 6  400 nouveaux cas de cancers par an chez les femmes et les hommes.

Comment vous impliquez-vous, par ailleurs, dans l’amélioration des parcours de soins des patients, notamment pour garantir l’équité d’accès à l’innovation ?

L. B. C’est en effet un enjeu majeur, et qui passe d’abord par une diffusion large et qualifiée d’une information de qualité. Nous travaillons avec les acteurs de santé et des associations de patients, pour contribuer à des actions de prévention. Nous soutenons, par exemple, un programme qui vise à promouvoir la vaccination HPV auprès de publics éloignés de la santé, à Cergy et à Pantin.

C. L. La continuité des parcours de soins et l’accès à l’innovation pour les patients qui en ont besoin font partie des défis structurels pour l’avenir de notre système de santé.

Un laboratoire comme le nôtre a vocation à développer des vaccins et médicaments innovants pour améliorer la santé de la population française, mais cela doit nécessairement s’accompagner d’un effort d’information et de sensibilisation pour s’assurer que le plus grand nombre puisse avoir accès à ces innovations.

Stéphane Corenc


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Innovation en santé réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 20 avril 2024.

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