6 000 jeunes en Europe meurent chaque année du cancer, dont 500 en France.  Les progrès, bien que considérables, doivent être poursuivis.

« L’innovation thérapeutique doit être privilégiée, l’accès aux nouveaux traitements accéléré via des partenariats intelligents avec les industriels, dans un cadre réglementaire qui doit évoluer de façon significative », constate Gilles Vassal, pédiatre oncologue et directeur de la recherche clinique de Gustave Roussy. En outre, les délais entre le début des essais cliniques pour les adultes et ceux pour les enfants devront être raccourcis. Certes, les programmes nationaux mis en place en France, comme MAPPYACTS, cofinancé par la fondation ARC et d’autres associations, ont permis de générer de l’information sur la biologie de la tumeur des enfants en échec thérapeutique en vue d’orienter au mieux les traitements proposés dans les essais précoces.

Aujourd’hui, nous avons non seulement besoin de guérir plus de jeunes mais aussi de les guérir mieux . D’où l’importance d’un suivi à long terme des patients et d’une amélioration des traitements pour diminuer les risques de séquelles.

Dans son sillage, le programme « AcSé-ESMART », basé sur la stratification des anomalies moléculaires, devrait permettre d’augmenter de manière significative le nombre de traitements proposés à ces enfants. Financé par l’INCa, l’association Imagine for Margo, la fondation ARC et promu par Gustave Roussy, cet essai académique européen de trois ans a pour objectif de tester dix molécules innovantes, développées par plusieurs industriels.

Autre constat : deux tiers des adultes, guéris d’un cancer traité dans leur enfance, ont des complications à long terme. Et pour la moitié d’entre eux, les séquelles impactent leur quotidien. « Aujourd’hui, nous avons non seulement besoin de guérir plus de jeunes mais aussi de les guérir mieux », souligne le professeur. D’où l’importance d’un suivi à long terme des patients et d’une amélioration des traitements pour diminuer les risques de séquelles.  »

Autre proposition : mener des discussions systématiques au sein de Réunions de concertation pluridisciplinaires pour les enfants en échec thérapeutique, comme c’est déjà le cas en Ile-de-France. « La mobilisation des parents et le travail que nous effectuons avec eux auprès des pouvoirs publics, des industriels et des institutions européennes demeure crucial », conclut le Pr Vassal.


Initialement publié le 16 septembre 2017 – Crédit photo: Stephanie Têtu / bms