DE NOUVEAUX DÉFIS

Les progrès dans l’organisation du dépistage au niveau national – systématique pour les femmes entre 50 ans et 74 ans – et dans les techniques de diagnostic sont indéniables.

Aujourd’hui, près de 40 % des cancers du sein diagnostiqués sont de petite taille, voire infracliniques (non détectés à la palpation). Les techniques diagnostiques par l’imagerie sont modernes et évoluent sans cesse.

« L’un des grands mérites du dépistage national en France est d’avoir lancé une dynamique d’amélioration des techniques et de surveillance de la qualité des pratiques d’imagerie »,

souligne le Dr Richard Villet. De plus en plus, l’examen classique de mammographie devient numérique, ce qui donne de meilleures images, notamment pour les seins denses, donc jeunes, très souvent complété par une échographie. L’IRM est également utilisée mais dans le cadre du dépistage elle n’est indiquée que chez les patientes à risque. La tomosynthèse mammaire est une nouvelle technique prometteuse. Les clichés sont pris sous des angles différents, permettant une reconstruction en 3D du sein, ce qui facilite l’interprétation d’images suspectes, améliorant ainsi le diagnostic. La prise en charge a également évolué avec une tendance au traitement en ambulatoire : la patiente vient se faire soigner à l’hôpital et rentre le jour même chez elle. Toute la difficulté est alors d’organiser la coordination des différents intervenants dans la prise en charge multidisciplinaire de ce cancer (radiologue, chirurgien, anatomopathologiste, médecin nucléaire, oncologue médical, radiothérapeute), d’autant qu’il n’existe pas de qualification spécifique de « spécialiste du sein ». En France la prise en charge se partage entre les centres anticancéreux, les services hospitaliers et le libéral. « La patiente est impliquée également dans le choix du traitement en cas d’alternatives thérapeutiques. Un changement culturel mais résolument moderne. » Ce point fort sera abordé lors du congrès annuel de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire à Montpellier, le 14 novembre 2013, conclut le chirurgien.

Dr Richard Villet, chef du service de chirurgie viscérale et gynécologique de l’hôpital des Diaconesses, à Paris, et président de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire.

Publié par CommEdition.