Des biosimilaires pour les maladies inflammatoires dermatologiques

La prise en charge des maladies inflammatoires chroniques en dermatologie a fait d’énormes progrès, notamment grâce aux biothérapies. En mettant au point des biosimilaires, Celltrion Healthcare facilite l’accès à ces thérapies innovantes tout en générant des économies pour les systèmes de santé. Entretien avec le Dr Salim Benkhalifa, Directeur médical de Celltrion Healthcare France, et Rositsa Desjardin, Directrice Marketing et Relations publiques.

Quel est le poids des maladies inflammatoires en dermatologie ?

Dr Salim Benkhalifa : Environ un tiers des Français déclarent avoir ou avoir eu au moins un problème ou une maladie de peau au cours des douze derniers mois, soit 16 millions de Français, selon une enquête de la Société française de Dermatologie. Parmi les maladies inflammatoires chroniques, le psoriasis est la plus fréquente, avec 4  % de la population en France touchée. L’urticaire chronique touche 1  % de la population et la maladie de Verneuil (hidradénite suppurée), plus rare, concerne 0,15  % à 1  % de la population. Les points communs entre toutes ces pathologies sont leur fort impact sur la qualité de vie et leurs symptômes associant démangeaisons, rougeurs… Ce sont des maladies très invalidantes, affichantes, que les patients cherchent à cacher par peur de la stigmatisation.

Quels sont les progrès dans leur prise en charge ?

Dr S. B. : Ces maladies se présentent, selon leur gravité, sous des formes légères ou des formes modérées à sévères, plus difficiles à traiter et pour lesquelles des progrès significatifs ont été accomplis depuis les années 2000 avec l’arrivée des biothérapies. Les premières biothérapies ont permis d’obtenir chez environ 10 % des patients atteints de psoriasis une rémission complète et chez 60 à 75  % une amélioration significative. Puis, il y a une dizaine d’années, est apparue une deuxième génération de biothérapies permettant un meilleur contrôle de la maladie : plus d’un patient sur deux voit ses plaques de psoriasis disparaître complètement, entraînant une nette amélioration de sa qualité de vie. Dans l’urticaire chronique, également, les données en vie réelle montrent que près de 70 % des patients traités par biothérapies obtiennent une réponse complète. Enfin, dans la maladie de Verneuil, les biothérapies donnent aussi de bons résultats. De nombreux traitements biologiques efficaces et bien tolérés sont aujourd’hui disponibles.

Quel est l’intérêt des biosimilaires ?

Rositsa Desjardin : Un biosimilaire est une copie d’un médicament biologique de référence dont le brevet est tombé dans le domaine public. Pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché un biosimilaire doit répondre à des exigences réglementaires strictes et démontrer une efficacité, une tolérance et une qualité équivalentes au médicament de référence. Aujourd’hui, un médicament sur deux en développement est une biothérapie, et les biothérapies représenteront 50 % des molécules les plus prescrites d’ici à 2025. Compte tenu de la prescription croissante des traitements biologiques, l’utilisation de biosimilaires est une avancée nécessaire, car elle permet de baisser la pression budgétaire sur le système de santé.

Quelles sont les spécificités de vos biosimilaires ?

R. D. : Notre volonté est d’offrir des biothérapies répondant au mieux aux attentes des patients et des médecins. C’est ainsi que le laboratoire réalise, en collaboration avec des associations de patients, des études de vraie vie visant à évaluer la satisfaction globale des patients par rapport à leur traitement. Les premiers résultats sont encourageants et seront communiqués aux prochains congrès scientifiques.

Quels sont les objectifs de Celltrion Healthcare en dermatologie ?

Dr S. B. : Celltrion Healthcare est le premier laboratoire à avoir développé un anticorps monoclonal biosimilaire. L’objectif de l’entreprise est de lancer un biosimilaire par an durant les dix prochaines années et de se développer en dermatologie avec, prochainement, un troisième biosimilaire indiqué dans le psoriasis. Deux autres biosimilaires sont en développement à l’horizon 2025.

Christine Fallet


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 7 décembre 2023.

© Celltrion Healthcare France / DR