Des progrès significatifs dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de la peau

Claire Roussel, Directrice médicale d’AbbVie, revient sur l’engagement du groupe dans la prise en charge des dermatoses inflammatoires chroniques et plus particulièrement sur l’accélération actuelle des progrès thérapeutiques en dermatologie.

Où en est-on dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de la peau ?

Les dermatoses inflammatoires chroniques comme le psoriasis, la dermatite atopique (aussi connue sous le nom d’eczéma atopique), les pelades, le vitiligo ou la maladie de Verneuil (ou hidradénite suppurative) sont des pathologies associées à un lourd fardeau pour les patients et leurs proches. Ces affections sont invalidantes et d’autant plus difficiles à vivre qu’elles sont visibles, ont des répercussions sur l’estime de soi et les relations sociales. Ces répercussions, chez les personnes atteintes de psoriasis par exemple, peuvent conduire à l’isolement et mener à un état dépressif dans 30 à 40 % des cas(1). Autre exemple, chez les adolescents, où le retentissement sur le parcours scolaire peut être grave, voire entraîner une déscolarisation(2). Ce sont des pathologies cutanées qui présentent des physiopathologies et tableaux cliniques spécifiques. Elles se caractérisent toutes globalement par une réponse inadaptée du système immunitaire avec une « cascade » inflammatoire disproportionnée excessive. Des années de recherche approfondie des mécanismes biologiques impliqués aboutissent aujourd’hui à des changements importants de l’arsenal thérapeutique.

Qu’est-ce qui est à l’origine de cette évolution thérapeutique ?

Mieux comprendre et établir le rôle de molécules clés des différentes voies de signalisation des mécanismes inflammatoires a été déterminant. Prenons deux exemples : le psoriasis et la dermatite atopique.

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique cutanée fréquente, responsable de plaques érythémateuses et squameuses. L’inflammation à l’origine des lésions résulte notamment de l’expression de cytokines pro-inflammatoires appelées interleukines (IL), qui agissent comme des messagers qui vont surstimuler le système immunitaire(3). La recherche a eu pour objectif de sélectionner certaines de ces cytokines comme cible thérapeutique et de développer des traitements ciblés capables de bloquer le cycle inflammatoire qui entretient la maladie psoriasique. Concrètement, cela signifie qu’avec ces traitements les plaques de psoriasis peuvent régresser et être contrôlées. Il s’agit d’une avancée notable dans la prise en charge de cette maladie(1).

Concernant la dermatite atopique qui présente des caractéristiques biologiques différentes, et est responsable en particulier d’un prurit majeur, il a été mis en évidence l’intérêt d’explorer une voie de signalisation intracellulaire impliquant de petites protéines dites « Janus Kinase » (JAK), voie de régulation des pro-cytokines inflammatoires. Une cible thérapeutique pour laquelle les traitements inhibiteurs sont déjà développés dans d’autres pathologies inflammatoires. Ces nouvelles options thérapeutiques capables d’agir sur les symptômes de la maladie modifient le vécu des personnes atteintes de dermatite atopique(4).

Ces avancées ouvrent-elles la voie à de nouvelles options thérapeutiques dans d’autres maladies de peau ?

Dans le cadre d’un programme de développement clinique international important mené par Abbvie, l’évaluation de ces nouvelles thérapies est attendue dans la prise en charge de plusieurs maladies comme les pelades (alopecia areata), lupus ou vitiligo, alors que les options thérapeutiques sont limitées actuellement dans ces pathologies. Par ailleurs, d’autres mécanismes tout à fait différents sont également en cours d’évaluation, par exemple une nouvelle classe thérapeutique, un inhibiteur IL1 α & β est en développement dans la maladie de Verneuil, autre pathologie cutanée dont les lésions particulières sont difficiles à supporter. Plus largement, AbbVie est spécialisé depuis plusieurs années dans l’étude des maladies inflammatoires chroniques dans de nombreux domaines : la gastroentérologie, la rhumatologie et la médecine interne. Plus de 150 essais cliniques activés aujourd’hui concernent 19 indications, dont 3 enpédiatrie. Il s’agit d’augmenter le contrôle inflammatoire et de prolonger les rémissions : des enjeux thérapeutiques bien identifiés dans une cascade biologique complexe(5). L’accélération des progrès thérapeutiques en dermatologie va modifier l’histoire de ces pathologies.

Christine Fallet

1) https://www.inserm.fr/dossier/psoriasis/
2) Misery, L. (2020). Fardeau de la dermatite atopique chez l’enfant et l’adolescent. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, 147(11), 11S31–11S36. https://doi.org/10.1016/s0151-9638(20)31086-3
3) Girolomoni, G., Strohal, R., Puig, L., Bachelez, H., Barker, J., Boehncke, W. H., & Prinz, J. C. (2017). « The role of IL-23 and the IL-23/TH17 immune axis in the pathogenesis and treatment of psoriasis ». Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, 31(10), 1616–1626. https://doi.org/10.1111/jdv.14433
4) Lacour, J. P. (2019). Les traitements systémiques de la dermatite atopique. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, 146(12), 12S76–12S84. https://doi.org/10.1016/s0151-9638(20)30017-x
5) Immunologie. (s. d.). AbbVie | Pharmaceutical
Research & Development. https://www.abbvie.fr/our-science/therapeutic

FR-IMMD-230314 – 12/2023

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 7 décembre 2023.

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