Nicolas Soustiel, Directeur du département Oncologie-Hématologie de Janssen France, et Jonathan Pentel, Directeur des Affaires médicales Janssen France, soulignent le fort investissement dans la recherche d’innovations thérapeutiques de Janssen pour lutter contre les cancers hématologiques.
Janssen est l’un des principaux laboratoires engagés dans le champ de l’hématologie. Comment contribuez-vous à l’amélioration de la prise en charge des patients ?
Nicolas Soustiel. En effet, depuis vingt ans, Janssen n’a cessé d’œuvrer pour améliorer le traitement des hémopathies malignes. Tout a commencé il y a plus d’une quinzaine d’années avec un médicament qui a révolutionné la prise en charge du myélome multiple. Depuis, nous n’avons cessé de mettre à disposition de nouveaux traitements contre les cancers du sang et contre des hémopathies rares, comme l’amylose à chaîne légère. Nous avons beaucoup investi dans la recherche, en partenariat avec le monde des biotechs, ce qui nous permet d’avoir un temps d’avance dans la prise en charge du myélome multiple et de la leucémie lymphoïde chronique, comme en témoigne le nombre d’essais en cours et de patients traités, et, in fine, de devenir l’un des leaders mondiaux en hématologie.
Jonathan Pentel. L’une de nos caractéristiques, c’est notre engagement fort et continu dans des projets différenciants. Janssen s’est investi avec constance dans des programmes bien ciblés, explorant des pistes d’innovation inédites, avec l’ambition de proposer des solutions de rupture, en collaboration avec les meilleures équipes du monde entier.
Aujourd’hui, ces efforts continuent de porter leurs fruits avec l’arrivée successive de plusieurs thérapies innovantes pour la prise en charge du myélome multiple.
Quelles sont les voies d’innovation que vous explorez actuellement ?
J. P. Nous sommes particulièrement en pointe sur les nouvelles immunothérapies, dont les anticorps bispécifiques et trispécifiques. En visant trois cibles, dont deux sur la surface tumorale, cette dernière gamme de médicaments offre la perspective de traitements encore plus précis pour détruire les cellules tumorales tout en préservant davantage l’environnement immédiat de la tumeur. C’est une nouvelle étape de la médecine d’ultraprécision qui s’annonce, avec de premières solutions thérapeutiques qui pourraient être proposées aux patients dès le milieu de cette décennie.
N. S. L’innovation, chez Janssen, c’est aussi celle d’un industriel qui se positionne sur l’intégralité de la chaîne de valeurs de la santé, grâce à la collaboration active entre l’ensemble de nos divisions. Prenons l’exemple de l’intelligence artificielle et de la robotique associées à nos biomédicaments souvent développés par notre filiale Johnson et Johnson MedTech : ces technologies permettent de démultiplier le potentiel de l’imagerie médicale pour détecter de façon précoce certaines formes de cancer, réinterpréter des données afin de mieux prédire le taux de réponses des traitements selon les profils de patients et remonter les lignes de prescription afin d’offrir le meilleur de l’innovation thérapeutique à un nombre croissant de patients.
Serez-vous présent à l’occasion du prochain congrès de l’ASH ?
J. P. Bien entendu, et c’est toujours un moment clé pour faire un point sur l’actualité de l’innovation en hématologie, rencontrer les meilleurs spécialistes mondiaux et bâtir avec eux de nouveaux projets pour le futur. Durant cette édition, nous serons associés à 58 présentations sur le thème de la leucémie lymphoïde chronique et 34 sur celui du myélome multiple.
N. S. Ce type de rendez-vous est essentiel pour apprécier l’ampleur des progrès en hématologie, qui sont aujourd’hui considérables.
Compte tenu de votre implication dans le domaine de l’hématologie, quelle est la vision portée par Janssen pour le futur de la santé ?
N. S. L’hématologie illustre avec force la philosophie du groupe. « Les patients attendent » était la maxime portée par notre fondateur, Paul Janssen. Aujourd’hui, nous la traduisons concrètement à travers le progrès apporté dans certaines pathologies. Le myélome multiple, par exemple, était de mauvais pronostic il y a quelques décennies avec une médiane de survie de quelques mois. Actuellement, de plus en plus de patients ont une espérance de vie comparable à la population moyenne grâce aux traitements. Alors que nous cherchions auparavant à retarder la progression des cancers, l’objectif aujourd’hui est de permettre aux patients de vivre dans de bonnes conditions avec leur maladie.
J. P. Au-delà de l’innovation thérapeutique, la vocation de Janssen est également d’accompagner les mutations technologiques nécessaires pour favoriser la fabrication des biomédicaments partout à travers le monde. Nous investissons pour améliorer les process de fabrication, qui sont très complexes, mais également pour accélérer la mise sur le marché de ces innovations, en accord avec les autorités des pays concernés. Dans ce contexte, la France, par l’excellence de ses équipes et la force de son modèle d’accès précoce, est un pays stratégique pour le développement du groupe. Toutefois, malgré la mise en place des accès précoces pour les innovations, de nombreuses incertitudes liées au processus d’évaluation pourraient limiter leur possibilité d’accéder au patient, avec, à terme, une perte de chance pour ceux qui sont aujourd’hui sans alternatives thérapeutiques.
Jean-Christophe Labaume
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Hématologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 11 décembre 2022.
Photos © Janssen-Sipa-J.Sonnet / Michael Moore-Janssen / DR