La presbyacousie touche une personne sur deux de plus de 70 ans. La prévention et la pharmacologie permettent de ralentir cette perte auditive. Lorsque les troubles de l’audition ne sont pas repérés et traités, l’état de santé d’une personne âgée se dégrade rapidement.

La destruction de ses neurones auditifs puis de ses cellules sensorielles l’isole, réduit les capacités de son cerveau, contribue à la plonger dans une dépression, voire une démence. Pour prévenir cette presbyacousie, une hygiène de l’audition s’impose, en évitant d’exposer ses oreilles à des bruits trop intenses ou modérés pendant des heures.

Plusieurs pistes, notamment médicamenteuses, devraient permettre dans un avenir proche de ralentir la presbyacousie liée à l’âge.

« Les résultats accumulés au cours de nos vingt années de recherche nous ont permis de développer des stratégies pharmacologiques basées sur des molécules antioxydantes, anti-apoptotiques ou neuroprotectrices, pour traiter les surdités et les acouphènes d’origine traumatique », souligne Jean-Luc Puel, professeur à l’université de Montpellier et directeur de l’Institut des neurosciences de Montpellier (Inserm U1051). Il s’agit, en effet, de prendre en charge rapidement une presbyacousie prématurée.

Parallèlement, les aides auditives sont précieuses pour lutter contre la presbyacousie, surtout dans un environnement bruyant. Cependant, quand la perte de l’audition est totale, les implants cochléaires (simulation électrique du nerf auditif) représentent la seule alternative. Reste désormais à recréer les cellules ciliées, définitivement perdues avec l’âge ou après une trop grande exposition au bruit.

« La recherche s’attache à comprendre le mécanisme de la mort cellulaire liée au vieillissement. Le processus de régénération passera nécessairement par la thérapie génique pour que les cellules se redifférencient, repartent dans un processus de division et forment une nouvelle cellule ciliée. Nous avons toutefois encore beaucoup de chemin à accomplir  », souligne Jean-Luc Puel.

D’autres recherches sont menées parallèlement pour mettre au point de nouvelles thérapeutiques en vue de diminuer les acouphènes.

Pierre Mongis

Crédit photo:  Pr Puel / DR