L’épisode du Covid-19, qui a fortement désorganisé la prise en charge des pathologies cardio-vasculaires, démontre la nécessité de mieux organiser la filière et de promouvoir l’éducation à la santé.
140 000 personnes en meurent chaque année, et plus de 3,5 millions sont prises en charge par l’Assurance-Maladie. Les pathologies cardio-vasculaires restent la première cause de mortalité dans le monde, la deuxième en France derrière le cancer (mais première chez les femmes).
En dépit d’un mouvement continu de progrès thérapeutiques et technologiques, leur incidence va mathématiquement augmenter avec le vieillissement de la population. Une perspective qui préoccupe les cardiologues, alors que la profession vieillit, avec une hausse attendue des départs à la retraite dans les cinq années à venir. Pour eux, la cardiologie doit faire l’objet d’un véritable plan national de santé publique, ce qui n’a encore jamais eu lieu, excepté contre l’accident vasculaire cérébral.
Les patients, par ignorance ou par peur de se rendre dans les hôpitaux, ont négligé les symptômes, aggravant le plus souvent leur état de santé
La période de confinement a témoigné de l’urgence de réinvestir le champ de la prévention et de l’éducation des patients face au risque cardio-vasculaire. Selon une étude française publiée en septembre dans The Lancet, les hospitalisations pour crise cardiaque ont chuté de 30 % durant les quatre premières semaines du confinement. Un résultat en trompe-l’œil, qui alarme les cardiologues : plusieurs d’entre eux ont parlé d’une « bombe à retardement ».
Cet exemple témoigne qu’en cardiologie, comme dans d’autres domaines thérapeutiques, il faut à la fois améliorer l’information et la sensibilisation aux risques, mieux organiser les filières de prise en charge et la continuité des parcours de soins et s’appuyer davantage sur les technologies digitales.
Pierre Mongis
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Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde