Agir ensemble pour un dépistage précoce de la maladie rénale chronique (MRC) en France

Pour Gabriel Thabut, Directeur médical d’AstraZeneca en France, la lutte contre la maladie rénale chronique nécessite une démarche volontariste de l’ensemble des acteurs, y compris des patients.

Que peut-on dire de la prise en charge de la maladie rénale chronique aujourd’hui en France ?

C’est un paradoxe de santé publique qui témoigne des faiblesses structurelles de notre système de santé en matière de prévention. Il s’agit en effet d’une pathologie fréquente, touchant environ 6 millions de personnes, grave puisqu’elle aboutit à une détérioration irréversible de la fonction rénale à défaut d’une prise en charge précoce, et qui pourtant reste massivement sous-dépistée : 60 % des personnes diabétiques et 90 % des personnes hypertendues ne bénéficient pas du dépistage annuel systématique recommandé par les autorités de santé. Pourtant, les principaux facteurs de risque de la maladie rénale chronique – le diabète et l’hypertension artérielle – sont parfaitement connus et documentés. Et le diagnostic repose sur des examens de routine : il suffit d’une prise de sang et d’un prélèvement urinaire pour évaluer l’existence et le degré de sévérité de la maladie. Or, en l’absence de symptômes spécifiques, le diagnostic est le plus souvent posé tardivement, ce qui réduit les chances de ralentir la progression de la maladie. Cette situation est d’abord inacceptable pour les patients dont la qualité de vie est fortement altérée, mais elle est aussi insoutenable pour notre système de santé sachant que la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique terminale (dialyse ou transplantation) représente une dépense de4,2 milliards d’euros par an, en progression régulière de 3,6 % par an.

Pour faire face à l’enjeu de santé publique que représente la MRC, une démarche volontariste de l’ensemble des acteurs, y compris des patients, est nécessaire.

Quelles sont les récentes avancées dans la prise en charge de la MRC ?

Parallèlement aux règles hygiéno-diététiques et au traitement des facteurs de risque et d’aggravation de la MRC, il existe aujourd’hui une classe thérapeutique particulièrement innovante, appelée «  gliflozines ». Outre leur effet bénéfique contre le diabète de type 2, les gliflozines ont un effet protecteur sur les reins et ralentissent l’évolution de la maladie rénale chronique. Les gliflozines diminuent par ailleurs les complications cardio-vasculaires. Les résultats des études, portant sur plusieurs dizaines de milliers de patients, sont désormais suffisamment robustes pour attester de l’intérêt des gliflozines chez les patients atteints de MRC, y compris lorsqu’il n’y a pas de diabète associé. Outre l’intérêt médical des gliflozines dans le traitement de la MRC, une autre étude, basée sur un modèle médico-économique validé par la Haute Autorité de Santé, que nous avons menée, a permis de démontrer l’intérêt économique de ces molécules : en dix ans, grâce à un dépistage précoce accru de la MRC et à l’introduction d’une gliflozine en complément du traitement standard de la MRC, plus de 12 milliards d’euros pourraient être économisés.

Comment AstraZeneca s’engage pour une meilleure prise en charge de la MRC ?

Si notre cœur de métier consiste d’abord à développer des solutions thérapeutiques, notre rôle est plus globalement de contribuer à une meilleure prise en charge des patients. Je l’ai dit, les médicaments que nous proposons présentent d’autant plus d’intérêt qu’ils sont délivrés à un stade précoce de la maladie. La question du dépistage est donc clé, et il faut inlassablement sensibiliser les patients à risque et la communauté médicale pour adopter les bons réflexes. C’est pourquoi, nous avons déployé, avec le soutien des sociétés savantes – le Club des jeunes néphrologues, la SFNDT ou encore la SFHTA – et des associations de patients – Alliance du cœur, Collectif national des associations d’obèses (CNAO), France Rein – une campagne au plus près des personnes à risque pour les sensibiliser aux conséquences de la MRC et à l’importance d’un dépistage précoce. Le lancement de cette campagne a été soutenu par la révélation des résultats d’une enquête réalisée avec Ipsos auprès de 4 000 individus, qui a permis d’évaluer le niveau de connaissances des Français sur le rein et la MRC. Les résultats sont préoccupants puisque, globalement, les personnes interrogées ne savent pas déterminer où se trouvent et à quoi servent les reins. Il y a une méconnaissance très importante de leur fonction et de leur rôle. Enfin, nous savons qu’un certain nombre de besoins médicaux persistent, malgré les récents progrès thérapeutiques. C’est pourquoi, AstraZeneca s’engage dans la recherche et le développement de nouvelles molécules pour des profils spécifiques de patients, notamment ceux chez lesquels la MRC est associée à une hypertension artérielle sévère ou une protéinurie importante.

Je conclurai avec un message capital : pour faire face à l’enjeu de santé publique que représente la MRC, une démarche volontariste de l’ensemble des acteurs, y compris des patients, est nécessaire.

Antoine Largier


Information communiquée par l’entreprise de santé AstraZeneca FR-17780 03/2024

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Néphrologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 10 mars 2024.

Photo : © AstraZeneca / DR