Anémie : agir pour réduire la fatigue des patients

Présidente d’Astellas France, Ghislaine Leleu rappelle l’engagement du laboratoire japonais pour lutter contre l’anémie liée à la maladie rénale chronique.

Astellas est un acteur majeur de la transplantation rénale. Quels sont vos principaux projets pour 2023 ?

En effet, Astellas est un laboratoire japonais parmi les plus innovants. Présent aujourd’hui en oncologie, en onco-hématologie et en transplantation, il est un acteur historique dans la prise en charge de la maladie rénale chronique, à travers les solutions que nous proposons pour la transplantation rénale. Cette activité reste un élément clé de notre engagement sans faille aux côtés des professionnels de santé et des patients, en les accompagnant dans leurs besoins au quotidien. Ces deux dernières années, nous avons notamment réussi à garantir la disponibilité de nos produits, sans rupture tout au long de la chaîne de dispensation du médicament, en dépit des tensions d’approvisionnement provoquées par la crise sanitaire et économique. Et, en ce début d’année 2023, nous franchissons une nouvelle étape, en mettant à disposition des patients un traitement pour lutter contre l’anémie associée à la maladie rénale chronique. Plus que jamais la néphrologie est au cœur de notre stratégie, avec l’ambition d’offrir aux patients des traitements innovants.

A un stade avancé de l’atteinte rénale, l’anémie touche jusqu’à près de 80 % des patients.

Vous évoquez la nécessité de réduire le risque d’anémie en cas de maladie rénale. En quoi est-ce essentiel pour la qualité de vie des patients ?

Rappelons d’abord ce qu’est l’anémie : c’est une baisse anormale du taux de globules rouges dans le sang. Or, pour fabriquer les globules rouges, il est essentiel que l’hormone érythropoïétine (EPO), produite par le rein et qui est indispensable à la synthèse de ces globules rouges, soit présente en quantité suffisante dans l’organisme. Dans le cas de la maladie rénale chronique, la synthèse de l’EPO dans le rein diminue. Le patient souffre alors d’une anémie et le faible taux de globules rouges réduit l’apport d’oxygène aux tissus et aux organes. La prévalence de l’anémie, dont les conséquences peuvent être dramatiques pour l’autonomie et la qualité de vie des patients, tend à augmenter avec la progression de la maladie. A un stade avancé de l’atteinte rénale, l’anémie touche jusqu’à près de 80 % des patients. Ils sont près de 90 % à être concernés au stade de la dialyse. C’est pour aider ces patients que nous avons développé une innovation à partir de travaux récompensés par le prix Nobel de Médecine en 2019, et qui s’appuie sur une nouvelle compréhension des mécanismes d’adaptation du corps au manque d’oxygène. Cette approche a permis de mettre au point une nouvelle stratégie thérapeutique qui aide à corriger la prévalence de l’anémie chez les patients présentant une maladie rénale chronique.

La prise en charge de la maladie rénale chronique peut-elle être encore améliorée ? Quels sont, selon vous, les principaux axes à privilégier ?

En effet, de mon point de vue, la prise en charge peut encore être optimisée. Je veux me faire la porte-parole des soignants et des patients, dont nous sommes très à l’écoute chez Astellas. Il me semble, en premier lieu, qu’il faut augmenter la sensibilisation du public au dépistage précoce et à l’adressage des patients à risques aux néphrologues, en effet dans les premiers stades, la maladie rénale est silencieuse et est le plus souvent diagnostiquée trop tardivement. La seconde priorité a trait à la sensibilisation au don d’organe, en particulier pour le rein qui reste l’organe le plus prélevé. La crise sanitaire a malheureusement perturbé et ralenti l’activité de transplantation. C’est une perte de chance majeure pour les patients inscrits sur liste d’attente, pour lesquels la greffe est souvent l’espoir d’une nouvelle vie. Chez Astellas, nous agissons aussi aux côtés des associations de patients dont nous saluons le travail. Ce fut par exemple le cas en 2022, à l’occasion du 50e anniversaire de l’association France Rein que nous avons pu soutenir dans ses actions pour l’amélioration de la prise en charge et à l’accompagnement des patients.

Antoine Largier


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Maladie rénale chronique réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 9 mars 2023.

Photo © Franck Dunouau- Astellas / DR