L’enfant et l’adolescent : reconnaître leurs besoins spécifiques de santé pour mieux les protéger

Quels sont les enjeux de la pédiatrie aujourd’hui ?


Il est essentiel de permettre à tous les enfants d’accéder à des soins de haute qualité. Ceci implique des réseaux de soins pédiatriques, organisés entre médecine de proximité et services hospitaliers de référence, et articulés autour de professionnels formés à la médecine de l’enfant. Les enfants ne sont pas des adultes en miniature, mais doivent faire l’objet d’une politique de santé distincte et lisible. Ces réseaux de soins sont notamment essentiels à la prise en charge des enfants atteints de maladies chroniques, et qui ont bénéficié d’innovations thérapeutiques majeures au cours des dernières années. « Un enjeu qui doit être réfléchi avec les ARS ».

Quelle est la place de la prévention en pédiatrie ?

La prévention est un élément majeur de la santé de l’enfant et du futur adulte, et doit être mise en œuvre dès la vie fœtale. A côté des médecins traitants des enfants, PMI et santé scolaire ont un rôle essentiel, et doivent être soutenus. Les PMI sont souvent en première ligne pour les familles en difficulté, mais n’ont pas toujours les moyens adaptés pour répondre à ces situations. Le rôle de prévention de la santé scolaire concerne également les adolescents (conduites addictives, tendances suicidaires, contraception, etc.). Une formation à la médecine scolaire a été mise en place au cours du 3e cycle des études médicales. « La seule inconnue aujourd’hui reste le succès de cette formation et son attractivité, notamment salariale. »

Quels acteurs pour la santé de l’enfant ?

Environ 7000 pédiatres exercent en France avec une difficulté à renouveler les pédiatres en exercice libéral, pourtant clés dans le maillage territorial des soins pédiatriques. Le pédiatre libéral joue non seulement un rôle dans les soins primaires de l’enfant mais, par ses compétences acquises après 5 années d’internat, doit également être reconnu dans son rôle de recours diagnostic et thérapeutique. Il est nécessaire d’améliorer la formation des autres acteurs de la santé de l’enfant (médecins généralistes, sage-femmes, puéricultrices) aux soins primaires de l’enfant, et de définir les complémentarités entre ces différents acteurs. C’est sur tous ces aspects, rassemblés autour de 15 propositions, que la SFP s’engage pour faire progresser la santé de l’enfant.

Professeur Christophe Delacourt, Président de la Société Française de Pédiatrie.