La pneumologie 2.0

Entre télésuivi, objets connectés et hackathon, la pneumologie a fait le grand saut dans le monde de l’e-santé. Atouts, faiblesses, validité : un phénomène en expansion.

Une réhabilitation respiratoire digitale

Des objets connectés comme le podomètre ou l’actimètre font partie des outils digitaux utilisés en pneumologie. Ce sont des aides dans l’activité physique et la réhabilitation respiratoire des patients atteints de BPCO ou d’asthme. Un véritable succès, puisqu’ils augmenteraient leur activité de 2 500 pas par jour en moyenne (1).

Un potentiel « booster » d’observance

De son côté, l’observance pourrait également bénéficier de l’innovation à travers les systèmes d’inhalateurs connectés, ces dispositifs qui permettraient notamment de suivre le nombre de prises quotidiennes des patients (1). Des interventions par SMS pour soutenir le traitement des patients asthmatiques ont également été mises en place avec des résultats en demi-teinte (2).

Une tendance dynamique

L’innovation digitale fait l’objet d’un véritable intérêt, les acteurs institutionnels comme la Fondation du Souffle l’ont bien compris. Pour cela, depuis 2016 est organisé un hackathon annuel dont le but est de développer des services innovants dans les pathologies respiratoires : RespirH@cktion.

Le big data et les études épidémiologiques

Les données recueillies par ces objets connectés sont une mine d’informations dont l’exploitation pourrait permettre de mieux connaître l’impact de l’environnement ou les habitudes des patients. Si la sécurité des données est encadrée (l’hébergement de données de santé à caractère personnel est encadré depuis la loi du 4 mars 2002), deux questions restent en suspens : la qualité de ces mesures et leur fiabilité (2).

Une fiabilité encadrée

Près de 50 000 applications santé existent. Dans l’optique d’optimiser leur sécurité d’utilisation, la Haute Autorité de Santé a édité en 2016 un référentiel de 101 bonnes pratiques pour favoriser le développement d’applis et objets connectés sûrs et de qualité (3). Au-delà de leur fiabilité, ces outils restent uniquement des aides qui doivent améliorer le suivi sans isoler. La relation sociale, notamment avec les équipes soignantes, reste indispensable (2).

Gézabelle Hauray

1) La Fondation du Souffle. « La Lettre du Souffle et de la Recherche », n° 87, 2017.
2) Santé connectée. Le Livre blanc du Conseil national de l’Ordre des médecins, janvier 2015.
3) HAS. « Applis santé : la HAS établit 101 règles de bonne pratique ». 

 

Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial maladies respiratoires, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 26 janvier 2019