Le cancer de l’endomètre, pourtant le plus fréquent des cancers gynécologiques (plus de 8 000 cas par an), reste un sujet tabou et mal connu des femmes. Ce constat a amené Laure Guéroult-Accolas, fondatrice de l’association Patients en réseau, à créer « Mon Réseau ® Cancer Gynéco ».
Le cancer de l’endomètre, premier cancer gynécologique pelvien, se situe au 4e rang des cancers chez la femme. C’est aussi le seul cancer dont l’incidence augmente chaque année. Et pourtant, par rapport aux autres cancers gynécologiques, on en parle peu. « Les femmes connaissent mieux le cancer du col de l’utérus lié aux infections à papillomavirus (HPV) pour lequel il existe un dépistage organisé (et un vaccin préventif), qui est cependant beaucoup moins fréquent (3 000 cas par an). De même, le cancer de l’ovaire (5 000 cas par an) est mieux connu, en raison des prédispositions génétiques familiales (sein et ovaire) liées aux mutations BRCA », explique Laure Guéroult-Accolas.
Le cancer de l’endomètre touche principalement des femmes ménopausées (âge moyen au diagnostic 68 ans). Les facteurs de risque sont l’âge, le surpoids, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’hypertension, le tabagisme… « Le signe principal est l’apparition de tout saignement vaginal chez la femme ménopausée ou en dehors des cycles chez la femme jeune. Les femmes ne doivent donc pas ignorer ce symptôme et consulter leur gynécologue. Diagnostiqué à un stade précoce, le pronostic est favorable », souligne Laure Guéroult-Accolas. En cas de forme localisée, le traitement est chirurgical. Certaines patientes peuvent présenter un stade métastatique et le traitement sera alors plus lourd. Il est important de déterminer le profil moléculaire du cancer de l’endomètre pour orienter les choix thérapeutiques. « Au moment du diagnostic et pendant et après leur traitement, les femmes ont besoin de soutien et d’accompagnement. Elles se posent de nombreuses questions quant aux répercussions sur l’intimité, la sexualité, mais aussi sur le plan digestif, observe Laure Guéroult-Accolas “Mon Réseau Cancer ® Gynéco” leur permet de rompre la solitude, de trouver un espace de parole libre et sans tabou, où l’on peut échanger avec d’autres personnes vivant une expérience similaire. » Le réseau (accès sécurisé et gratuit) facilite aussi l’accès à des informations et ressources utiles et fiables.
www.monreseau-cancergyneco.com
Christine Fallet
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Santé des femmes réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 25 janvier 2024.
Photo : © Sandra Sanji / DR